Le taux de remplacement est une notion importante en matière de retraite. Il mesure la capacité d’une pension de retraite à maintenir le niveau de vie d’un assuré par rapport à son dernier salaire perçu en activité.
Connaître son taux de remplacement est essentiel pour anticiper les changements financiers qui accompagnent le passage à la retraite et pour vivre plus sereinement cette nouvelle étape de vie.
Dans ce contexte, les entreprises ont un rôle important à jouer. En mettant en place des dispositifs d’épargne retraite collective ou/et en accompagnant leurs collaborateurs dans la préparation de leur départ, elles peuvent contribuer à améliorer le taux de remplacement de leurs salariés et leur confort quant à ce changement de vie.
D'après un sondage réalisé par ODOXA, 84% des Français interrogés, dont 82% de salariés, estiment que les entreprises ont un rôle à jouer dans l'information sur la retraite. Ces mêmes sondés pensent, à 81%, que les entreprises ont un rôle financier sur la retraite auprès de leurs salariés en mettant en place un plan d'épargne retraite.
Dans cet article, nous allons expliquer en détail ce qu’est le taux de remplacement, la manière dont il se calcule, ainsi que les différents leviers, individuels et collectifs, qui peuvent en influencer le niveau.
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En économie, le taux de remplacement est obtenu en divisant le montant total net des pensions de retraite (toutes caisses confondues relevant du régime de base comme du régime complémentaire) par le dernier salaire net perçu avant le départ à la retraite.
Il traduit donc la différence de niveau de vie entre la situation d’actif et la situation de retraité. Plus le taux de remplacement est élevé, plus le pouvoir d’achat est maintenu une fois à la retraite.
Celui-ci peut être obtenu sur la base des montants bruts également. Cependant, la fiscalité appliquée aux salaires et aux pensions étant différente, il est plus judicieux de considérer les montants nets.
Il est possible pour chacun de mesurer la différence entre son niveau de vie actuel et celui attendu à la retraite via une estimation des pensions futures, notamment en réalisant un Bilan de Retraite Individuelle. Cette estimation devient d’autant plus précise que la date de départ à la retraite approche. Néanmoins, il est essentiel de s'y intéresser dès que possible, afin d’avoir le temps d’agir et de mieux préparer sa retraite.
Ci-après, quelques chiffres clés sur le taux de remplacement issus des rapports annuels 2024 et 2025 du Conseil d’Orientation des Retraites (COR).
| Taux de remplacement | Génération 1962 | Génération 1963 |
|---|---|---|
| Age d'ouverture des droits | 62 ans et 6 mois | 62 ans et 9 mois |
| Cadre | 52.9% | 51.5% |
| Non-cadre | 78.0% | 75.5% |
| Age de taux plein | 67 ans | 67 ans |
| Cadre | 61.1% | 58.8% |
| Non-cadre | 92.1% | 87.2% |
Exemple de calcul d’un taux de remplacement :
Prenons l’exemple d’une personne née en 1992, salariée du secteur privé avec une rémunération nette annuelle de 40K € en 2025.
à gauche, un repère violet indique “Date de naissance” avec l’année 1992 ; au centre, un repère turquoise indique “Activité salariée du secteur privé” avec l’année 2025 et l’âge 33 ans ; à droite, un repère bleu indique “Départ à la retraite” avec la date octobre 2058 et l’âge 66 ans.
Nous supposons une évolution salariale annuelle de 1% jusqu'à la retraite.
A sa retraite le salarié percevra une pension estimée à 32,2K€ par an.
Son taux de remplacement est le suivant : 32,2/55,6 = 58%, soit une perte de 42% de pouvoir d'achat éventuel à la retraite.
A noter que le taux de remplacement est propre à chaque personne, car il dépend directement de son parcours professionnel : durée de carrière, niveau de salaire, interruptions, …. Il s’agit donc d’un indicateur individuel, qui peut varier fortement d’un salarié à l’autre.
Prenons maintenant l’exemple de quatre salariés nés en 1975, ayant connu une progression salariale de 2 % par an tout au long de leur carrière. Ils partent tous à la retraite à 65 ans à taux plein et sans interruption de carrière.
Cet exemple permet d’illustrer concrètement l’impact du niveau de rémunération sur le taux de remplacement et les écarts de niveau de vie à la retraite.
Les salariés aux revenus les plus élevés ont souvent un taux de remplacement plus faible, compte tenu du plafonnement des pensions de retraite. Cela signifie qu'ils perdront une part plus importante de leur revenu à la retraite, sauf s'ils mettent en place des solutions complémentaires.
Par ailleurs, si ces salariés étaient partis à la retraite avant d’avoir validé la durée requise pour bénéficier du taux plein, leur pension aurait été diminuée en raison des décotes appliquées. Cela aurait accentué l’écart entre leur dernier salaire perçu et le montant de leur pension, réduisant davantage leur niveau de vie à la retraite.
Il est également important de rappeler que, pour évaluer le pouvoir d’achat réel des retraités, il ne suffit pas de considérer uniquement le montant des pensions. Il faut aussi prendre en compte les éventuels autres revenus (épargne, patrimoine, revenus locatifs…) ainsi que la fiscalité applicable à ces ressources.
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Depuis plusieurs années, il est constaté une baisse nette du taux de remplacement en fonction des générations. Le dernier rapport du COR de juin 2025, indique une diminution du taux de remplacement entre les générations nées dans les années 1950 et celles nées à partir des années 1970 et ce quel que soit le secteur d'activité.
Selon les estimations issues du simulateur du COR, les taux de remplacement à la retraite évolueraient comme suit pour un départ à l’âge légal en 2020, 2050 et 2070:
Note : une baisse du taux de remplacement ne signifie pas nécessairement une baisse du montant des pensions.
En réalité, les revenus d’activité augmentent au fil des générations, tout comme les pensions. Cependant, les pensions progressent moins rapidement que les salaires, ce qui explique en partie la baisse du taux de remplacement moyen.
Cette tendance à la baisse du taux de remplacement se confirmant au fil des années, l'État encourage de plus en plus le recours à des solutions complémentaires, comme la retraite supplémentaire, pour compléter les revenus à la retraite.
C’est pourquoi il est essentiel que vos salariés puissent estimer leur taux de remplacement avant leur départ. Cette anticipation leur permet de mieux appréhender leur futur niveau de vie à la retraite, et ainsi de prendre les décisions optimales pour aborder cette nouvelle étape de vie sereinement tout en limitant une baisse future de niveau de vie.
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Pour préserver son niveau de vie à la retraite, plusieurs options s’offrent aux salariés :
Côté employeur, des actions peuvent également être mises en place pour aider les salariés :
En résumé, bien informer vos salariés sur la retraite, c’est leur permettre de construire un avenir serein !
En effet, d'après le sondage 2025 d'ODOXA, 56% des actifs en France supposent que leur pension de retraite représentera entre 50% et 80% de leur dernier revenu.
Quand commencer à épargner ? Le plus tôt possible ! Plus les salariés commencent tôt, plus leur épargne aura le temps de fructifier, et mieux leur niveau de vie à la retraite sera préservé.
Les dispositifs d’épargne retraite ont pour objectif de leur apporter un complément, sous forme de rente ou de capital, en plus des prestations de base versées par le système public.
Les entreprises jouent un rôle essentiel en proposant et en accompagnant ces dispositifs, afin de faciliter la préparation à la retraite de leurs salariés.
La retraite concerne chacun d’entre nous, et il est important de la préparer dès maintenant pour profiter pleinement de cette nouvelle étape de la vie.
