Résultats de l'enquête 2025
À moins d’un an de l’entrée en vigueur de la directive européenne sur la transparence des rémunérations, les entreprises françaises amorcent leur transformation, mais ont encore du chemin à parcourir par rapport aux pratiques internationales.
Dans ce contexte, WTW publie les résultats de son enquête 2025, qui offre un éclairage précieux sur les avancées, les freins et les priorités des entreprises en France. L’étude révèle une dynamique portée avant tout par la pression réglementaire, mais aussi une opportunité pour les entreprises de repenser leur politique salariale dans une logique d’équité, de clarté et de confiance.
78 % des entreprises françaises identifient les exigences réglementaires comme le principal moteur de leur transformation. Les enjeux ESG et les attentes des collaborateurs sont également cités, mais dans une moindre mesure.
Ces réglementations poussent les entreprises à engager des premières actions de préparation, et à engager les parties prenantes clefs dans cette préparation : les entreprises forment en effet les dirigeants et managers en priorité, et très peu ont déjà engagé des actions de sensibilisation auprès des salariés.
Aujourd’hui, seules 4% des entreprises partagent la rémunération moyenne par catégorie de poste. Pourtant, 65% envisagent de le faire. De même, si 86% communiquent une fourchette salariale à l’embauche aux candidats externes, cette pratique reste moins systématique en interne.
Les entreprises anticipent une montée des questions sur le positionnement salarial, la performance et les critères d’évolution. Elles redoutent aussi une intensification des négociations. Ces réactions, bien que légitimes, soulignent l’importance d’une communication claire et structurée.
44% des entreprises françaises ont déjà publié un engagement public en matière d’équité salariale, et 38% prévoient de le faire. La France se distingue aussi par une proportion plus élevée d’entreprises publiant volontairement leur écart de rémunération femmes-hommes non ajusté (27% vs 17% au niveau mondial). Les canaux utilisés sont variés : rapport annuel, site web, reporting CSRD… mais peu d’entreprises ont encore défini une stratégie cohérente de diffusion.
L’intelligence artificielle reste très peu utilisée dans le pilotage des politiques de rémunération (moins de 2 %). En revanche, près d’une entreprise sur cinq utilise déjà des outils conventionnels pour analyser les données de marché ou identifier les écarts. Les freins évoqués sont clairs : confidentialité des données, conformité réglementaire, manque de supervision… autant de points à adresser pour tirer pleinement parti des technologies.