Comme chaque année, nos équipes étudient l'évolution des remboursements complémentaires de santé. Leur analyse porte ici sur les prestations de l'année 2024 par rapport à 2023 avec des règlements jusqu’au mois de mai 2025 ainsi que sur l’évolution mesurée de janvier au 25 juin de l’exercice 2025 avec des données arrêtées au 25 juin 2025.
Ces analyses sont menées sur le portefeuille WTW en prenant en compte les sociétés présentent sur les deux périodes analysées.
Sur l’année 2024, nous constatons une progression de 5,3% des prestations moyennes par bénéficiaire. Les principales observations sont une hausse significative en début d’exercice, avec une diminution constatée sur le mois de juin et une évolution moins prononcée sur la fin d’année liée aux évolutions règlementaires de 2023 qui étaient déjà impactées.
La hausse concerne la quasi-totalité des grands postes. Le dentaire est le poste en 2024 le plus impacté avec une hausse de l’ordre de 7% du remboursement complémentaire moyen.
Les niveaux élevés de dérives depuis deux années (+4,5% en 2023 et +5,3% en 2024) s’expliquent en grande partie par des évolutions règlementaires liées principalement au désengagement de la Sécurité sociale et aux renégociations de conventions médicales.
Comme précisé, le poste dentaire connaît en 2024 une hausse du remboursement complémentaire moyen de près de 7%. Cette évolution est principalement due à la hausse du remboursement moyen lié à l’augmentation du Ticket modérateur pour tous les soins dentaires et prothétiques. Nous pouvons également noter une légère diminution de la fréquence de consommation pour les prothèses dentaires.
L’évolution globale de +5% sur le poste consultations provient principalement de la hausse des remboursements moyens du poste médecins généralistes de l’ordre de +6% et de +2% pour les spécialistes (hausse de la base de remboursement des médecins de 1,50€ en novembre 2023). Nous observons aussi des variations de fréquence de consommation pour les médecins spécialistes et la médecine douce de près de +5% (hausse du nombre de consultations de psychologues).
L’évolution de +3% mesurée sur le poste optique provient principalement d’une faible hausse de la fréquence des équipements (monture + verres) de près de 1,5%. Cette tendance pourrait s’expliquer par la limitation réglementaire à une paire de lunettes tous les deux ans (année basse). Nous notons également une hausse de la consommation sur le poste lentilles de +5% en fréquence et 2% en remboursement moyen.
Sur la période analysée, de janvier au 25 juin 2025 avec des données arrêtées au 25 juin 2025 de chaque exercice, nous constatons une progression de 5,5% des prestations moyennes par bénéficiaire par rapport à la même période de l’année 2024.
Selon les mois de survenance nous pouvons observer des hausses situées entre +3,8% à +6,9%.
Les principales variations s’observent sur les postes hospitalisation (+8%), consultations/visites et pharmacie (+7%).
Le poste optique varie de près de 5% au global avec une fréquence de consommation d’équipements en hausse de près de +4%.
Cette évolution globale importante, mesurée à fin juin de chaque année est portée par une dérive organique liée à l’inflation et l’évolution de l’âge moyen mais aussi par des évolutions règlementaires, telles que :
Certaines autres évolutions devraient probablement impacter ce niveau de dérive sur l’année 2025 et pour l’année 2026 comme :
Au regard de ces paramètres, selon nos estimations, la dérive théorique pour l’année 2025 serait de près de 5,7% (et de 5,9% pour l’année 2026).
Dans la projection des résultats 2025 et 2026, il faudra probablement ajouter à ces dérives estimées une taxe additionnelle, qui est en cours de réflexion par la ministre du travail et de la santé.
Cette taxe pourrait prendre la forme d’un montant impacté de façon ponctuelle en charge de sinistres sur l’année 2025 et d’une hausse pérenne de la taxe de solidarité additionnelle (TSA) à partir de l’exercice 2026.
En analysant les évolutions de consommation médicale d’une année sur l’autre depuis 2018 jusqu’à l’exercice 2025 et en estimant celle de 2026 sur le portefeuille WTW, nous observons un niveau moyen global de dérive de près de +4,0% avec une moyenne supérieure à +5,3% entre 2022 et 2026 (avec +3,80% de hausse entre 2021 et 2019).
Cette tendance haussière à partir de l’année 2022 est explicitement liée à l’augmentation du nombre d’évolutions réglementaires impactantes sur les régimes frais de santé.
Parallèlement à cela nous pouvons noter une augmentation moyenne du plafond annuel de la Sécurité sociale de +2,4% sur la même période (2018 à 2026).
Pour les contrats adossés au plafond de la Sécurité sociale, la seule revalorisation de ce dernier ne permet plus de maintenir l’équilibre des régimes frais de santé, la dérive des prestations étant plus importante.
Par ailleurs, au regard du déficit croissant de l’assurance maladie, le législateur devrait poursuivre la mise en place d’évolutions règlementaires pesant sur les complémentaires santé dans les années futures.
Nos experts sont à votre disposition pour commenter ces résultats.