Ensemble, ils exploreront les solutions innovantes pour mieux naviguer à travers l'inflation, les tensions sur le marché de l'emploi et s'adapter aux réalités des différents secteurs d'activité.
KHALIL AIT-MOULOUD : Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue parmi nous. Pour ce huitième épisode de la saison 3, j’ai le plaisir d’accueillir nos experts de l’activité Rewards Data Intelligence, Anne-Catherine Monteiro,
ANNE-CATHERINE MONTEIRO : Bonjour.
KHALIL AIT-MOULOUD : Adam Belarouci,
ADAM BELAROUCI : Bonjour.
KHALIL AIT-MOULOUD : et Youssef El Archi,
YOUSSEF EL ARCHI : Bonjour.
KHALIL AIT-MOULOUD : Lors de cet épisode, ils vont nous partager les principales tendances de rémunération observées dans le secteur des énergies renouvelables en France, grâce à nos enquêtes annuelles de rémunération.
Tout d’abord Adam, est-ce que tu peux nous présenter les principales caractéristiques de l’enquête de rémunération Renewable Energy 2024 en France ?
ADAM BELAROUCI : Cette enquête se distingue par son format « club » qui offre un accompagnement personnalisé : des tables rondes, des ajustements sur mesure et un suivi des besoins, en font une enquête unique et adaptée aux attentes des entreprises participantes tout particulièrement dans un secteur qui est en pleine expansion et qui recrute des talents avec des compétences spécifiques rares.
En 2024, l’enquête a rassemblé vingt-six entreprises participantes et réuni 4 500 employés, un nombre en hausse de 33 % par rapport à 2023, avec un taux de récurrence de participation de 88 %, gage de confiance et de fidélité de nos clients.
Côté secteurs, l’enquête reflète les grandes spécialités des énergies renouvelables : le solaire, l’éolien, à la fois onshore et offshore, l’hydrogène et le biomasse. C’est donc une enquête complète et précise, adaptée pour répondre aux enjeux du secteur.
KHALIL AIT-MOULOUD : Merci Adam. Youssef, quelles sont les grandes tendances d'évolution des rémunérations en 2024 dans le secteur des énergies renouvelables que vous avez pu tirer de l'analyse des bases de données de cette enquête ?
YOUSSEF EL ARCHI : En 2024, les rémunérations dans le secteur des énergies renouvelables ont affiché une progression en salaire de base légèrement plus dynamique que celle du marché général, donc 3,1% sur le marché général contre 3,3% sur le secteur des énergies renouvelables, ce qui va refléter l’effort des entreprises pour rester compétitives dans un environnement où la transition énergétique stimule fortement la demande en talents.
Si on s’intéresse également à la rémunération variable individuelle qui est composée de tous les bonus individuels, les bonus de performance discrétionnaires, mais aussi de toutes les primes et commissions de vente réellement versés en 2024, on va observer que les niveaux de rémunération variable attribués ont également progressé plus vite que sur le marché général : 3,4% sur le marché général contre 4,5% sur votre secteur des énergies renouvelables.
Et si on regarde de plus près l’augmentation en montant, elle s’élève à 500 € pour le secteur des énergies renouvelables contre 180 € pour le marché général.
C’est donc une montée en puissance des bonus individuels car ces évolutions qui sont supérieures à celles des salaires de base vont traluirent un focus sur la reconnaissance de l’effort et de la contribution individuelle.
Cette progression qui est plus rapide peut s’expliquer également par une plus faible compétitivité des bonus en moyenne sur le secteur des énergies renouvelables, avec une différence d’environ 11% par rapport au marché général, ce qui va marquer certainement une volonté des entreprises du secteur de rattraper leur retard de compétitivité
A l’inverse on note une baisse significative des niveaux d’attribution de l’Intéressement & Participation car contrairement à la dynamique positive sur les bonus, les primes collectives reculent fortement dans le secteur des énergies renouvelables avec -18% en moyenne par rapport à l’année précédente. Cette tendance qui est en partie due aux performances des entreprises, dont les investissements dans la recherche et le développement des infrastructures mettent du temps à générer un retour sur investissement.
Ensuite, d’un point de vue très macro on note aussi que les évolutions des rémunérations sont plus dynamiques que sur le marché général excepté sur la rémunération variable collective en raison de la performance financière des entreprises.
KHALIL AIT-MOULOUD : Merci Youssef. Adam, quels sont les principaux facteurs qui viennent influencer les niveaux de rémunération pratiqués dans le secteur des énergies renouvelables en France.
ADAM BELAROUCI : Ensuite, d’un point de vue très macro on note aussi que les évolutions des rémunérations sont plus dynamiques que sur le marché général excepté sur la rémunération variable collective en raison de la performance financière des entreprises
Nous avons dans un premier temps analysé les écarts de rémunérations par région par rapport à une médiane nationale en salaire de base. On a observé un différentiel de +3 % en faveur des salariés basé en île-de France, dû notamment à la concentration d’opportunités, de sièges sociaux et de fonctions cadres en région parisienne. Et c’est un constat qui est d’ailleurs partagé à travers tous les secteurs d’activité.
En Province, le différentiel est de -5 % en moyenne par rapport au marché national, mais deux régions se démarquent : le Sud-Est et le Sud-Ouest, qui rémunèrent au-dessus des autres régions. Les écarts avec le marché national étant seulement de -3% en moyenne. Quant à la région Nord-Est, elle affiche le plus grand écart par rapport au marché national avec -8 %,
Si on observe les différentiels de rémunérations par genre, ils sont malheureusement encore bien présents et sont en moyenne +3% en faveur des hommes pour les populations de commerciaux ou encore de managers.
Un autre constat majeur : les niveaux les plus élevés comptent deux fois plus d’hommes que de femmes, ce qui tire les rémunérations moyennes des hommes vers le haut et montre que le plafond de verre est toujours d’actualité.
Ces points méritent une attention particulière, car l’équité femmes-hommes est une attente croissante des employés, renforcée par des réglementations comme l’index égalité F/H et la directive européenne sur la transparence des rémunérations.
KHALIL AIT-MOULOUD : Merci Adam. Pour conclure, quelles autres pratiques et perspectives de rémunération vous avez observé dans le secteur des énergies renouvelables en France et que tu souhaiterais aborder pour conclure cet épisode ?
ANNE-CATHERINE MONTEIRO : J’aimerais aborder la question des perspectives d’augmentations salariales 2025. Chaque année nous publions en complément de notre enquête Renewable Energy, un rapport sur les budgets d’augmentation en France sur ce marché spécifique.
Et selon notre dernière étude publiée en novembre dernier, les augmentations salariales se situeraient autour de 3,5 % en médiane sur le marché des énergies renouvelables. C’est un chiffre qui est aligné aux pratiques du marché général, mais aussi à celle du secteur de l’énergie dans son ensemble.
Si on compare à 2024, ce chiffre est en baisse de 0,5 points. Quels sont les raisons de ce ralentissement ? Principalement, c’est dû à la baisse de l’inflation, elle avait un pic à 5,9% en 2022 et les prévisions pour 2025 seraient à la baisse, autour de 2%, ce qui pourrait grandement tempérer la pression sur les salaires.
Et puis, on pense également à la prudence accrue des entreprises, qui cherchent à contenir leurs coûts dans un contexte économique encore incertain, car comme on l’a vu précédemment la performance des entreprises du secteur des énergies renouvelables, les entreprises ont eu des résultats inférieurs à ceux des années précédentes.
On observe donc globalement pour 2025 des budgets d’augmentations salariales en baisse mais supérieurs à l’inflation prévisionnelle.
D’autres éléments seront certainement à prendre en compte lors de l’attribution des augmentations individuelle :
- d’un côté la performance individuelle qui vise à retenir les talents les plus méritants
- mais aussi un besoin de revalorisation des rémunérations pour les talents les plus critiques du secteur tels que par exemple :
- les ingénieurs en production d’énergies ren,
- les chefs de projet, spécialisés dans les énergies solaires, l’éolien ou encore dans la construction, qui jouent un rôle central dans la transition énergétique et qui accompagnent le développement rapide du secteur des énergies renouvelables
KHALIL AIT-MOULOUD : Merci Anne-Catherine, merci Adam, merci Youssef pour ces analyses et ces décryptages.
IHSANE NIANGHANE : Nous vous remercions pour votre écoute et espérons que cet épisode vous aura apporté des éclairages sur vos différents enjeux.
Pour toute question sur nos enquêtes de rémunération, ou sur nos activités de conseil en organisation du travail et politiques de rémunération, n'hésitez pas à nous contacter.
À bientôt pour un nouvel épisode.
