Passer au contenu principal
main content, press tab to continue
Podcast

Concilier son rôle d’aidant et sa vie professionnelle

Saison 2 – Episode 5

6 Octobre 2025

Employee Wellbeing
N/A

Dans un environnement professionnel où l’attraction et la rétention des talents sont les maîtres mots, construire et développer une politique Bien-Etre semble incontournable. Que vous soyez DRH, manager, salarié, dirigeant d’entreprise ou encore partenaire social nous avons conçu ce podcast pour vous offrir des perspectives inspirantes, des conseils pratiques et des histoires captivantes.

Dans cet épisode, notre responsable Prévention et Bien Être chez WTW, Géraldine Guimaraes accueille la Directrice des ressources humaines de la clinique des Pyrénées ainsi que 2 salariées aidantes afin de mettre en lumière les défis quotidiens auxquels font face les salariés aidants et l'organisation mise en place par la clinique pour les accompagner.

Ensemble, elles illustrent, à travers des exemples concrets, les défis liés à la mise en place d’actions pour accompagner les salariés aidants dans leur environnement de travail quotidien.

Bonne écoute !

Concilier son rôle d’aidant et sa vie professionnelle

Transcription de l'épisode

[Cold Open] Moi, je suis fière de part, en fait, moi, je fais un métier de soin, de prendre soin et de voir que ma direction a les mêmes valeurs que moi. C'est compliqué de me dire en fait, je prône des valeurs qui ne sont pas les mêmes au niveau d'un établissement. Et ce n'est pas forcément le cas en milieu hospitalier. D'où l'intérêt que le sujet proche/aidant soit diffusé vraiment sans tabou en fait, que les salariés puissent s'identifier sans tabou, sans honte. Dire, oui, je suis proche/aidant et j'ai besoin d'être accompagné.

[Introduction] Attraction et rétention des talents. Engagement au travail. Productivité et efficacité des salariés. Bien-être des salariés. Le bien-être, c'est vague. De quoi parle-t-on ? Émotionnel. Social. Physique. Financier pardi !

[Justine] Bienvenue dans le podcast "Les clés du bien-être" de WTW, le podcast dédié à l'accompagnement santé, bien-être, prévention et équité. Dans un environnement professionnel où l'attraction et la rétention des talents sont les maîtres mots, construire et développer une politique bien-être semble incontournable. Que vous soyez DRH, manager, salarié, dirigeant d'entreprise ou encore partenaire social, nous avons conçu ce podcast pour vous offrir des perspectives inspirantes, des conseils pratiques et des histoires captivantes. Tout au long de cette série, notre experte sur le sujet chez WTW, Géraldine Guimaraes sera accompagnée d'invités exclusifs sur des thématiques précises du bien-être et de la qualité de vie au travail.

[Géraldine] Bonjour mesdames.

[Clinique] Bonjour.

[Géraldine] Respectivement, on a la chance aujourd'hui que vous soyez trois pour cet épisode autour de l'aide aux aidants. Bonjour Mélanie RRH.

[Mélanie] Bonjour.

[Géraldine] Sarah assistante sociale et Assia aide-soignante.

Je vais vous laisser vous présenter juste en un mot, vous présenter vous et puis présenter la clinique des Pyrénées.

[Mélanie] Écoutez, moi je suis Mélanie. Donc comme vous le disiez, je suis responsable RH au sein de cet établissement. Donc c'est une clinique de médecine et de soins de suite et de réadaptation.

Aujourd'hui, on compte 108 patients sur une hospitalisation complète et on a une file active de 40 patients sur notre hôpital de jour. Et pour tout ça, nous collaborons avec 90 équivalents temps plein.

[Géraldine] Très bien.

[Sarah] Donc moi, je suis Sarah une des deux assistantes sociales de la clinique des Pyrénées.

Donc je fais à la fois sur l'hospitalisation complète et sur également l'hôpital de jour. Également aussi, référente aidant sur cette thématique-là, c'est pour ça que j'interviens.

[Assia] Et moi, je suis Assia, donc aide-soignante au service d'hospitalisation de jour de la clinique.

[Géraldine] Je suis ravie, j'allais dire, de vous recevoir, mais non, c'est vous qui nous recevez. Mais on est chez vous aujourd'hui.

Avant de commencer, on a toujours une petite question et une introduction au sujet.

Donc la question est la suivante : Combien de personnes en France concilient leur vie professionnelle avec leur rôle d'aidant ? Alors, pour commencer peut-être, qu'est-ce qu'un aidant ?

Un aidant, c'est une personne qui accompagne de façon régulière ou permanente un proche en situation de perte d'autonomie du fait de l'âge, d'un handicap ou d'une maladie comme les maladies chroniques, invalidantes, neurodégénératives, etc.

Vous pourrez compléter si vous avez quelque chose à ajouter.

Les employeurs sont de plus en plus nombreux à souhaiter aider leurs personnels aidants. Effectivement, ils sont plus de 20 %. Alors, comment s'y prendre entre politique et engagement RH, soutien interne et/ou externe, sensibilisation et communication ? Comment mesure-t-on dans le temps la réussite des actions et quels indicateurs ? C'est également une question que nous allons vous poser aujourd'hui, car vous faites partie des employeurs qui soutiennent leur personnel sur la question.

Et c'est pour ça qu'on est ravi d'échanger ensemble aujourd'hui.

Petite question en introduction, je ne sais pas qui répondra. Je vous laisse prendre la parole. Quelle est votre définition du bien-être ? On aime bien interroger à chaque fois nos interviewés là-dessus. Donc je vous laisse la parole sur la définition du bien-être.

[Mélanie] Le bien-être, c'est un sentiment global de satisfaction qui émane de différents critères qui influencent l'expérience des collaborateurs dans un établissement. Pour moi, en tant que RRH, ce que je pourrais dire, c'est que c'est le juste équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle qui favorise donc positivement la santé, l'épanouissement de notre collaborateur. Ok, sur l'équilibre vie pro et vie perso.

[Sarah] Moi, je rejoindrai Mélanie sur ce point. C'est vraiment concilier le travail et la vie personnelle.

Réussir à concilier les deux, oui.

[Géraldine] Sur le sujet spécifiquement des aidants, on va rentrer dans le vif du sujet, comment le sujet des salariés aidants aussi est-il apparu du coup chez vous ?

[Mélanie] Alors, il est arrivé au moment du changement de notre direction, en 2020, sur une période de Covid. C'est vrai qu'il y a notre directeur qui a pris ses nouvelles fonctions. Pour accompagner déjà son arrivé, il s'était fait accompagner par une coach en développement et où on voulait retravailler tout ce qui était valeurs au sein de la structure, donc en collaboratif avec les équipes. Et à ce moment-là, en parallèle, c'est vrai qu'on se rendait compte qu'il y avait un certain absentéisme de courte durée.

Et donc en se questionnant et en rencontrant au plus proche les salariés, on s'est rendu compte que réellement, il y avait des personnes proches/aidantes. Et par la même occasion, on a un petit peu développé notre partenariat social.

[Géraldine] Donc cela part d'une initiative RH et après l'écoute des salariés.

[Sarah] Oui, en parallèle, même si je suis assistante sociale des patients et non des salariés, moi, quand le service RH a évoqué cette thématique là, ça me parlait parce que j'avais beaucoup de salariés qui étaient amenés à me poser des questions par rapport à cela. Donc je trouvais cette thématique vraiment en lien avec les difficultés que pouvaient rencontrer mes collègues.

[Géraldine] Et donc comment vous avez identifié ? Parce que je crois savoir que vous avez réussi à identifier combien de salariés étaient potentiellement concernés par ce rôle-là. Comment est-ce que vous avez repéré et identifié ces salariés ?

[Mélanie] Comme je vous le disais, lors des échanges, on avait identifié quelques personnes.

Mais aussi, on a lancé un baromètre en 2022 qui nous a permis d'identifier que 10% des personnes répondant à ce baromètre étaient proches/aidants. Tout le monde n'a pas répondu à ce baromètre.

Cela étant, il y a eu des actions également sur la structure qui ont fait que certains n'y ont peut-être pas répondu parce qu'ils ne se sentaient pas visés ou en tout cas Ils ne savaient peut-être même pas ce que c'était.

[Sarah] Oui, voilà, ils ne savaient même pas ce que c'était.

[Mélanie] Et au final, avec des actions, leur ont permis de se rendre compte, de se rendre à l'évidence qu'en fait, ils étaient proches/aidants.

[Géraldine] Oui, c'est vrai, c'est souvent ce qu'on remarque effectivement. Les personnes ne s'identifient pas proche/aidant.

[Mélanie] Et pour le coup, vous avez en face de vous, Assia qui fait partie de ces personnes-là finalement.

[Assia] Moi, j'ai découvert que j'étais proche/aidant par le biais de Klesia et de "l'Arbre des aidants", où il y avait des suggestions comme ça, Vous occupez vous d'un proche ? Ça vous prend combien de temps, etc. Et c'est par ce biais-là que je me suis rendu compte qu'effectivement, j'étais aidant de mon fils.

Mais pour moi, c'était le rôle de mère, donc je ne m'identifiais pas proche/aidante. Tout à fait.

[Géraldine] Justement, parce que là, vous venez de donner une problématique qui est un enfant en situation de handicap ?

[Assia] Un handicap, oui. Donc il avait un suivi, que ce soit orthophoniste, psychomotricien. Donc, il me fallait du temps pour l'accompagner, etc. Donc du coup, le fait de rencontrer Klesia, a permis de débloquer un accompagnement, que ce soit aussi par le biais de mon manager pour me donner du temps ou modifier un peu mes horaires.

[Géraldine] Alors, là, on est sur le sujet d'un enfant handicapé. Est-ce que vous avez réussi à reconnaître d'autres principales problématiques ?

[Sarah] Oui, il va y avoir aussi l'accompagnement de son proche, de son proche vieillissant ou de son conjoint. Moi, pourtant, c'est mon travail et des aidants, j'en accompagne tous les jours dans mes accompagnements aux familles. Je ne m'identifiais pas alors que moi, j'accompagne ma grand-mère qui a la maladie d'Alzheimer. Alors que vous-même, c'était pourtant, c'est une évidence sur le papier.

La définition, je l'ai, je la maitrise, mais quand ça vous touche, vous ne le voyez pas de la même façon.

Vous ne vous octroyez pas le temps qu'il faudrait, parce que vous oubliez. Pourtant, cela fait partie des choses importantes. Je n'aurais pas forcément sollicité des dispositifs que je connais pourtant dans ma pratique, parce qu'on a tendance dans des métiers de relation, que ce soit le mien ou aide-soignante, à s'oublier un peu, à penser à l'autre. Et cet investissement et cet engagement aussi de notre direction, nous permet aussi de pouvoir parler de ce sujet de manière très libre.

[Géraldine] Oui, ça libère la parole. Alors, justement, fort de ce constat, Mélanie, quels enjeux RH pour vous, une fois que vous avez pu constater que le sujet est à peu près le nombre de personnes concernées ?

[Mélanie] Enfin, l'enjeu, c'est surtout d'être au plus proche et au plus présent pour ces salariés là et de les accompagner et qu'ils se sentent justement comme on en parlait de la définition du bien-être, c'est qu'ils se sentent bien quand ils viennent travailler et derrière, pas seulement les personnes proches/aidantes.

C'est aussi toutes les non proches/aidants aujourd'hui qui pourraient identifier un mal-être ou des difficultés de leurs collègues et qui pourraient justement alerter d'ores et déjà cette personne pour pouvoir qu'elle soit au mieux accompagnée. Non seulement les proches/aidants, mais aussi les non proches/aidants. Et parce que forcément, un jour ou l'autre, on peut devenir nous-même proche/aidant d'un père ou d'une mère.

[Géraldine] Ça fait le lien, parce que vous me parliez tout à l'heure des valeurs justement de la clinique des Pyrénées. Donc là, ça fait appel à la solidarité justement. C'est une de vos fortes valeurs. La reconnaissance. Et la reconnaissance de chacun dans leur problématique.

Si on va justement aux solutions que vous avez choisi de mettre en place, que vous avez mis en place ou en tous cas, qui sont là pour accompagner votre personnel sur le sujet.

[Mélanie] Aujourd'hui, sur la structure, déjà il y a tout ce qui est le service RH. Forcément, la direction, les managers, tout le monde a été plus ou moins sensibilisé sur tout ce qu'on pouvait mettre en place en ce sens. Il y a également des personnes qui ont été identifiées aujourd'hui. Donc sur la structure, on a trois référentes.

Aujourd'hui, vous en avez deux devant vous, vous avez Assia et Sarah, mais on a également Maryline qui était donc aidante, qui ne l'est plus aujourd'hui, mais qui pourtant a envie de porter tout ça encore aujourd'hui. Ensuite, on a aussi le CSE, donc notre comité social et économique qui nous accompagne sur ces actions-là et qui sont, pareil, force de proposition. Et après, on a tous nos collaborateurs sur le terrain parce que finalement, tout le monde aujourd'hui sait ce que c'est qu'un proche/aidant et du fait de notre fonction aussi notre établissement, mais par toute la sensibilisation qu'on peut faire au quotidien.

[Géraldine] Oui, la sensibilisation finalement que vous faites pour vos patients et vous faites finalement la même sensibilisation.

[Sarah] Moi, de par ma fonction d'assistante sociale en clinique, je fais des ateliers une fois par mois au niveau des aidants, avec l'aidant et l'aidé. Ce qu'on appelle comme ça, ce n'est pas très beau, mais c'est le terme. Et là, on invite les salariés à pouvoir y participer. Ce sont des choses qui peuvent parfois leur donner des solutions et des pistes. C'est quelque chose qui est important. Après, du fait de nos casquettes différentes et notre expérience, ne serait-ce qu'orienter vers les professionnels qui peuvent les accompagner à l'extérieur. On ne me demande pas d'accompagner les salariés. Là, c'est vraiment d'orienter, d'informer et que le salarié ne se sente pas seul en disant : tu as une direction qui est sensibilisée à ça. Il ne faut vraiment pas que tu hésites pour en parler.

[Mélanie] Après, c'est vrai qu'on avait identifié quand même pour rebondir sur ce que disait Sarah.

C'est qu'aujourd'hui, elle accompagne les patients et ce qu'on avait recensé lors de notre baromètre, c'est qu'il y avait quand même 64% des parents qui accompagnaient des personnes plutôt âgées.

Donc, du coup, ça correspondait aussi un petit peu

[Sarah] au contenu de ce que j'apportais au niveau des ateliers.

C'est sur le volontariat.

[Géraldine] Mais est-ce que vous avez beaucoup de salariés qui y participent au final à vos ateliers ?

Peut-être au début, au lancement ?

[Sarah] Je pense plus au début que maintenant. Ils sont toujours invités.

Je pense qu'au niveau du service RH, il y a beaucoup cette sensibilisation d'aller auprès de chaque étage pour vraiment les sensibiliser quand il y a un événement. On a notre journal interne aussi pour communiquer des informations. En nombre, on n'en a pas forcément beaucoup, mais si on en a un ou deux qui peuvent venir de temps en temps participer et avoir les infos, c'est le principal. Et puis comme concrètement, on a pu bénéficier d'aides des dispositifs qui sont proposés, c'est plus parlant quand nos propres collègues savent que oui, ça marche, oui, ça nous permet d'avoir du temps. On a trouvé des solutions. Ce n'est pas juste pour faire beau sur une étiquette parce que ça fait une belle image. Oui, ça existe, il y a un vrai accompagnement par rapport à ça.

[Mélanie] Puis après, maintenant, c'est vrai que comme il y a beaucoup de choses qui se mettent en place, d'actions au quotidien, les salariés viennent vraiment vers nous. Et ils n'attendent pas forcément ces évènements-là. Dès lors où ils ressentent un besoin particulier, soit ils vont aller voir la responsable, soit le service RH, ne serait-ce que pour demander peut-être du temps. On a créé un livret. Il y a le livret nouveau collaborateur, mais il y a également le livret pour les aidants. On a aussi sensibilisé dès l'embauche. C'est-à-dire que quand on demande en tout cas à remplir le dossier administratif, on demande d'ores et déjà si quelqu'un est proche/aidant. Est-ce qu'il a besoin de plus d'informations ? Est-ce qu'il a besoin d'un temps dédié ? Voilà, dès l'embauche. On en parle également lorsqu'on fait le recrutement. On a un diaporama qui nous permet d'expliquer ce qu’est le proche aidant, qu'est-ce qu'on pourrait faire et comment on pourrait l'accompagner chez nous. Donc ça, c'est dès l'embauche.

Après, c'est vrai que

[Assia] Il y a la journée des aidants où là, Klesia intervient aussi. On a des permanences, tout à fait.

Il y a des dispositifs. Tous les dispositifs qui existent, notamment la boussole.

[Sarah] C'est un outil qui est utilisé. Un outil parmi d'autres, qui permet en fait de trouver les structures qui peuvent vous accompagner en tant qu'aidant. Donc il y a des outils utilisés, mais ça peut être sur la journée des aidants, ça peut être la semaine qualité de vie au travail qui permet aussi vraiment de sensibiliser, parce qu'il y a une journée dédiée aux aidants. Donc avec Klesia, on a un atelier qui était à côté. Donc après, avec la disponibilité du service RH par rapport à tout ça. Je trouve qu'on est quand même dans cette optique où l'information est diffusée.

Ce n'est pas forcément sur des événements particuliers, mais ça peut se faire tout au long de l'année avec une permanence très régulière quand même de vous et de revenir sur ces thématiques-là.

[Mélanie] Tout à fait. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, les collaborateurs tapent vraiment à la porte.

Et si ce n’est pas le collaborateur en lui-même parce qu'il n'ose pas, moi, ça m'est arrivé notamment deux fois cette année. Et pour dire, je suis revenue de maternité en janvier, donc ce n'est vraiment pas l'année complète. J'ai deux personnes qui sont venues vers moi par le biais de collègues et on s'est réuni de manière pluridisciplinaire pour essayer d'évoquer son sujet, les sujets en tout cas de chacun, d'orienter, etc.

[Géraldine] Donc, via les collègues, ça veut dire qu'effectivement le sujet est connu de tous. Et si ce n'est pas de tous, justement, il y a toujours des portes paroles, il y a des gens qui se font un peu ambassadeurs en interne en discutant. Ça, c'est une très bonne chose.

Vous parliez, on a bien compris que c'était vraiment ancré dans votre culture maintenant et depuis quelques années, et que les politiques RH, entre guillemets, suivaient. Assia, vous parliez d'aménagement du temps de travail tout à l'heure. Est-ce que vous voulez nous donner un exemple concret ?

[Assia] Oui, par rapport aux besoins de mon fils, je pouvais quitter mon poste pour l'accompagner à une consultation et ensuite, revenir.

[Géraldine] Pour accompagner au rendez-vous, est-ce que c'est : on fera en sorte de vous dégager du temps ?

[Assia] Tout à fait, c'est anticipé avec ma responsable. Tel jour, tel jour, j'aurai besoin de temps.

J'évitais bien sûr au maximum que ça tombe sur mon temps de travail, mais quand ça tombait sur mon temps de travail, j'avais la possibilité sur ce temps-là d'avoir une heure, une heure et demie pour accompagner mon fils.

[Mélanie] Et nous, les managers étant sensibilisés ... Alors, tout le monde ne s'identifie pas. En tout cas, il y en a certains qui sont identifiés et dont on sait quand ils sont au courant ou pas, dès lors qu'il y a même quelque chose de dernière minute. Parce que là, vous parlez d'anticiper, mais ce n'est pas ne serait-ce que l'anticiper. Il y a aussi le non anticiper. On ne peut pas dire à quelqu'un, Non, tu n'y vas pas. Non, on ne va pas te dégager du temps, etc. Non, on va le faire, même non anticipé. L'arrangement, on va s'organiser. Et plus les collègues sont au courant, etc., encore plus ça va être plus facile, parce que les collègues vont vraiment dire, « Non, on prend le relais ». Il va y avoir toute cette solidarité dont on parlait dans les valeurs.

[Sarah] Et je trouve en fait, au fil des années, que même pour se perfectionner sur ces thématiques-là, sur des situations où forcément je n'ai pas forcément mon nez à avoir dans la situation, Mélanie peut m'appeler en disant, "tiens, sur cette thématique-là, est-ce que je peux l'orienter ? Sur quoi je peux l'orienter ? Qu'est-ce qui est le plus pertinent ?"

Pour vraiment, outre le livret qui amène quand même beaucoup d'informations, mais vraiment le personnaliser au mieux pour que la personne reste, qu'elle ait une réponse à la sortie de l'entretien.

Donc je trouve qu'il y a ce travail collaboratif qui s'est quand même bien développé au fil des années. Je trouve ça bien.

[Géraldine] Tout le sujet de sensibilisation et de perfectionnement, parce que sur la sensibilisation, vous parliez de deux journées. Une journée sur la semaine de la qualité de vie et des conditions de travail, la journée des aidants. À quoi ça ressemble ces sensibilisations-là ? Est-ce que vous voulez nous en dire un mot ?

[Sarah] Outre la sensibilisation avec Klesia qui va amener de l'information sur les dispositifs existants, il va y avoir aussi des ateliers de bien-être qui sont proposés. Vous parliez de bien-être au début, mais ça fait partie aussi des choses pour la conciliation dans la vie perso et vie professionnelle. De la considération du temps qui est accordé sur ces temps-là. C'est vraiment des temps d'échange. Il peut y avoir des groupes d'échange sur ces thématiques-là parce que quand on est proche/aidant, on peut se sentir un petit peu seul.

[Géraldine] Une communauté en fait qui est en train de se créer ?

[Sarah] Une solidarité entre nous. Ça veut dire qu'on va avoir peut-être une attention particulière sur cette thématique-là quand on sait qu'un de nos collègues peut vivre ça. On a aussi quand même cette attention de ne pas juste demander ça va, mais peut-être creuser à ce moment-là et se rendre disponible.

Après, comme le disait Mélanie, je trouve qu'elle a raison de le dire sur la question de l'anticipation.

Le proche/aidant, on ne peut pas toujours l'anticiper parce qu'il peut y avoir une chute d'un proche. Il peut y avoir besoin en fait, rapidement, de trouver une solution. Et là, je trouve que là, on a une réactivité au niveau de notre direction qui nous permet de pouvoir répondre à ces besoins-là, et de ne pas se sentir frustré à mettre peut-être un arrêt de maladie ou ce genre de choses, alors que ça peut s'arranger en interne avec un collègue qui peut nous dépanner sur un temps.

[Mélanie] Se sentir entendu finalement et soutenu.

[Géraldine] Quelque chose à dire sur la journée peut-être, des journées de sensibilisation ou autre ?

[Mélanie] Alors, là, je peux parler de celle de cette année par exemple. C'est vrai que sur la semaine QVCT, on a eu donc du coup l'intervention de Klesia avec l'arbre aux aidants, dont Assia parlait tout à l'heure. C'est l'arbre de l'été, parce qu'il y a deux arbres. Il y a celui de l'hiver où on l'avait déjà mis en place sur une journée des aidants en octobre, puisque ce sont les journées nationales. Et là, c'était celui de l'été pour tous les nouveaux collaborateurs qui n'avaient pas pu en bénéficier. Il y avait l'atelier justement de Sarah. Donc ça, c'était sur la semaine QVCT. Il y a eu des journées massages qui ont été offerts, des moments où de permanence où Klesia est venue directement sur des permanences individuelles. Mais sinon, il peut animer une assemblée pour échanger sur des thématiques, des choses générales.

[Géraldine] Ok, mais ça va un peu avec ma question d'après. C'était quel soutien en externe.

Je comprends bien qu'il y a Klesia qui est très présent.

[Mélanie] Il y a Klesia qui est très présent effectivement, parce que c'est notre partenaire social avec qui on a lancé et qui nous a accompagné dans notre labellisation. Mais après, pas seulement.

C'est vrai qu'on va aussi solliciter tout ce qui est médecine du travail, les psychologues, etc.

[Géraldine] Tout à l'heure, vous parliez de la communication et justement que vous alliez à chaque étage pour appeler quand il y avait besoin. Quel type de communication justement sur un tel sujet ?

Est-ce qu'il y a des infos CSE ? Est-ce qu'il y a des choses comme ça, des communications régulières ?

[Mélanie] Alors, comme disait Sarah, on appelle ça L'Écho.

C'est notre petite gazette.

[Géraldine] L'Écho ?

[Sarah] L'Écho des Pyrénées.

[Mélanie] C'est notre gazette interne, donc là où on va diffuser

[Géraldine] Elle sort tous les combien cette gazette ?

[Sarah] Tous les mois.

[Mélanie] Donc là, forcément, vous allez avoir la diffusion, la communication. On va avoir aussi sur notre outil de gestion de temps de travail, donc de planning où on a la possibilité de mettre des actualités et également sur notre intranet. On va également les faire passer par mail à l'ensemble des collaborateurs et on va passer sur le terrain, que ce soit moi ou avec les référents.

Et de manière informelle aussi en discuter tout le temps en fait.

[Géraldine] Ok, donc différents canaux. Des affichages aussi. C'est ce que j'allais dire, l'affichage, est-ce que ça fonctionne ? Parce que quand même, généralement dans les cliniques, il y a déjà beaucoup d'affichages. Donc est-ce qu'ils sont vus, est-ce qu'ils sont remarqués ?

[Sarah] Il faut les renouveler régulièrement. Comme vous le dites, il y a beaucoup d'informations qui sont données par rapport à ça. Mais régulièrement, en plus, quand on fait quelque chose en particulier, le baromètre par exemple, on va l'afficher.

Si on voit qu'on n'a pas forcément suffisamment de réponses, on va revenir un petit peu, reparler un petit peu, que ce soient les référents ou le service RH. Oui, je pense qu'on essaye quand même de trouver des outils différents pour sensibiliser les collègues, parce qu'on sait qu'il y a un chiffre qui ne représente peut-être pas la totalité. Et plus on touche de personnes et plus on propose des choses, on voit que c'est cette volonté-là. Le plus adapté aux besoins de chacun.

[Géraldine] C'est là que vous allez les toucher. Oui, effectivement.

Alors, vous parliez du baromètre, je me posais la question justement.

Est-ce que vous avez refait des baromètres depuis ? A quelle fréquence vous les faites ?

Parce qu'en fait, effectivement, tout ça, vous le voyez en discutant peut-être quand ils viennent vous voir, mais comment est-ce que vous pouvez un petit peu mesurer tout ce que vous mettez en place ?

Est-ce que ça sert, etc. ? Quels sont vos indicateurs de réussite ? Que ça soit les indicateurs RH, en voyant peut-être en suivant l'absentéisme et autres, mais avec d'autres indicateurs d'équilibre vie pro, ce qui ressort sur le bien-être et sur le visage des gens. Je ne sais pas. Comment est-ce que vous mesurez tout ça ?

[Mélanie] Alors, c'est vrai qu'on relance des baromètres effectivement, là cette année, en particulier en 2025, on vient de le lancer il n'y a pas longtemps pour approfondir finalement tout ce qu'on fait déjà.

C'est-à-dire, avoir tous les retours des salariés, aidants ou non, mais savoir ce qui pourrait manquer et ce dont ils auraient besoin. Donc vraiment, on va être plus dans le détail et vraiment approfondir.

Et sinon, après, on a aussi les retours, les mercis, …

[Assia] des discussions plus informelles où « J'ai pu bénéficier du dispositif de chaque CESU » par exemple, qui m'ont permis d'avoir une aide aux devoirs, une aide-ménagère, etc., qui me permettent d'avoir du temps pour moi.

[Mélanie] Et les retours de Klesia également qui vont me dire oui, voilà, elle a sollicité, elle a eu ce parcours, elle a eu cela. On a quand même le lien permanent. Donc ils nous disent exactement ce qu'ils ont pu mettre en place dans leur domaine. Et après, c'est vrai qu'aussi, quand il y a des chèques emploi service, ils vont être redemandés chaque année. Donc on le sait. Mais c'est surtout le retour du collaborateur qui vient vous voir régulièrement.

[Géraldine] Ça signifie que 100% des collaborateurs qui sont en situation aidant et se font accompagner, vous en êtes informé.

[Sarah] Anonymement.

[Géraldine] C'est anonyme, mais vous connaissez. Donc là, aujourd'hui, vous pouvez savoir quel est le pourcentage de collaborateur qui est en situation d'aider ou en tout cas, qui se fait accompagner.

Pas forcément la situation, parce qu'il y a un gap entre les deux.

[Mélanie] Oui, c'est ça. Tout à fait. Et on reste à peu près dans les mêmes dispositions que 2022 finalement. On a une dizaine de pourcent. Alors après, il y a des personnes qui ont malheureusement perdu la personne. Cela étant, on a parlé d'aménagement de temps de travail, etc. Mais on a aussi des personnes qui sont actuellement en congé pour des situations. Alors là, pour le coup, le congé proche/aidant ne peut être réalisé qu'avec des personnes vivant sur le territoire français. Donc là, non, mais c'est un congé sans solde qui a été accepté, qui justement était pour accompagner sa maman, en l'occurrence sur sa fin de vie. Il y a d'autres choses qui sont amenées aussi, et non pas que le temps quotidien.

[Géraldine] Oui, sur les politiques avec les RH, mais pas d'accord sur le sujet. Vous n'avez pas d'accord aidant. Pas nécessaire étant donné que c'est tellement ancré chez vous qu'il n'y a pas besoin d'officialiser l'ensemble des mesures que vous mettez en place.

[Mélanie] Et puis ce sont quand même des actions au cas par cas. Chacun n'a pas les mêmes besoins.

Alors, il y a des besoins comme demander de l'aide peut-être. On va vous octroyer des chèques emploi service, mais chacun peut les utiliser différemment. Il y a des personnes qui vont souhaiter les utiliser chez soi, pour pouvoir rentrer à son domicile avec le ménage de fait, etc., et pouvoir s'occuper des enfants, parce qu'ils sont partis aider en tant que proche/aidant. Il y en a d'autres qui vont plutôt utiliser ces chèques emploi service pour justement prendre quelqu'un, accompagner la personne à ses rendez-vous, l'aider à ses rendez-vous médicaux ou autres. Chacun a des besoins différents. D'autres, ça va être, j'ai besoin de parler simplement. Et donc aller l'orienter vers une psychologue et avoir du temps pour soi. C'est important d'avoir du temps pour soi quand on est aidant.

[Géraldine] J'ai juste une dernière question, parce qu'on arrive déjà à la fin de cet enregistrement. Tout à l'heure, vous parliez de labellisation. Donc j'aimerais bien peut-être juste vous donner un dernier mot sur les labellisations que vous faites autour de ça, autour du handicap des aidants.

[Mélanie] Là, nous, on est labellisé Cap'handéo par tout le process qu'on a mis en place autour de l'aidant. On a une labellisation qui va être à renouveler l'année prochaine. On espère que ce qui est fait déjà quotidiennement nous permettra de continuer et d'obtenir le renouvellement. Et justement, comme on en parlait tout à l'heure, le baromètre qu'on vient de sortir, c'est pour nous permettre de s'améliorer.

Voilà, aujourd'hui, nous, on sait ce qu'on fait. On amène tout ce qu'on peut, mais peut-être qu'il y a d'autres besoins que nous n’avons pas identifié. Et c'est par ce baromètre-là qui vient de sortir le mois dernier, qu'on va éplucher entre nous, avec les référents dans notre comité pour justement développer de nouvelles actions.

[Sarah] Notre baromètre, je trouve qu'il a évolué depuis 2022. Il y a des gens qui ne sont plus en situation de proche/aidant, mais qui ont quand même rempli parce qu'ils se sentent concernés, parce qu'ils l'ont été. Donc en fait, ça leur donne la parole aussi et c'est important aussi qu'il y ait plus de personnes qui remplissent en se sentant concernés. Je ne vis peut-être pas cette situation, mais je sais que ça peut m'arriver et ça m'intéresse de pouvoir partager. Le but, ce n'est pas forcément que d'identifier. C'est comme le dit Mélanie, c'est vraiment d'accompagner au mieux. Et puis on ne sait pas tout et on peut facilement s'améliorer. On n'a jamais été contre de nouveaux partenariats, de nouvelles actions à mettre en place, au contraire.

[Géraldine] C'est un petit peu le mot de la fin. Ça me semble pas mal comme mot de la fin.

Mais en tout cas, je vais vous redonner le mot à chacune. Peut-être moi de tout ce que vous venez de dire, ce que je retiendrai, c'est l'importance finalement du sponsoring de la direction. Parce que j'ai l'impression que ça a beaucoup influé sur le fait que derrière, les collaborateurs vous font confiance sur ce que vous allez réellement mettre en place en se disant, Il y a un vrai message qui passe et donc il paraît assez réel et du coup de confiance. La solidarité entre vous et justement le fait de pouvoir vous entraider. Je retiendrai l'entraide et l'écoute hyper importante.

Comme vous le dites et vous le disiez justement en conclusion, de toujours s'améliorer sur le baromètre pour entendre et s'améliorer en continu. Je vous laisse le mot de la fin sur ce que vous, vous avez envie de dire.

[Mélanie] Finalement, dans ce que vous en ressortez de notre échange, vous êtes en train d'énumérer nos valeurs qu'on cherche à promouvoir dans notre établissement et qui ont été coconstruites avec les salariés, qui veut dire le respect, la solidarité, la communication et la reconnaissance. Et c'est essentiellement ça le mot de la fin finalement.

[Sarah] Et je trouve que cette entraide est naturelle en fait. On se connaît, on va vraiment être là pour l'autre. C'est familial et même je trouve que dans notre statut, nous, de référents, on a des professions différentes. Donc on touche sur le terrain différents salariés. Et c'est bien parce qu'en fait, ils ne viendront peut-être pas voir Mélanie pour telle ou telle raison, mais ils vont peut-être venir voir Assia parce qu'ils vont se sentir un peu concernés par le fait que c'est le même métier. Et je trouve qu'il y a toujours. Ou par les affinités. Ou les affinités. Tout à fait. Et je trouve que moi, je suis fière, de part en fait, je fais un métier de soin, de prendre soin, et de voir que ma direction a les mêmes valeurs que moi.

Ce serait compliqué de me dire qu'en fait, je prône des valeurs qui ne sont pas les mêmes au niveau d'un établissement, et ce n'est pas forcément le cas en milieu hospitalier.

[Assia] D'où l'intérêt que le sujet proche/aidant soit diffusé vraiment sans tabou. Que les salariés puissent s'identifier sans tabou, sans honte, sans dire, Oui, je suis proche/aidant et j'ai besoin d'être accompagné pour tel ou tel. Parce qu'on sait qu'il n'y aura pas de jugement derrière. Exactement. Ça, c'est important.

[Géraldine] Finalement, c'est l'alignement entre le pro et le perso. Et on en revient à votre introduction sur l'équilibre du pro et du perso. Merci à toutes les trois.

[Toutes] Merci. Merci à vous.

[Justine] Merci pour votre écoute. Nous espérons que cet épisode vous aura inspiré. Ensemble, continuons d'en parler pour cultiver le bien-être et la prévention. Nous vous donnons rendez-vous très vite pour un prochain épisode. D'ici là, n'hésitez pas à vous rendre sur notre site internet www.wtwco.com. Nous serons ravis de vous accompagner.

Animé par


Justine Dalmas
Marketing Manager HWC

Nos expertes au micro


Responsable Prévention Bien Etre - France
email e-mail

Mélanie Bello
Responsable des ressources humaines - Clinique des Pyrénées

Sarah Marty
Assistante sociale - Clinique des Pyrénées

Assia Azlouni
Aide soignante - Clinique des Pyrénées

Related content tags, list of links Podcast Bien-être
Contact us