Alors que l’épidémie de grippe atteint un pic sans précèdent avec près de 5 millions de cas recensés pour l’hiver 2024-2025, les derniers chiffres montrent une plus grande exposition de la population française aux maladies.
Celle-ci se traduit notamment par le fait que 35% des travailleurs français ont posé au moins 1 arrêt de travail pour cause de maladie en 2023.
De même, les dernières données démontrent une hausse de 39% pour les arrêts de plus de 6 mois.
Cependant si certaines de ces maladies restent conjoncturelles d’autres entraînent des conséquences bien plus graves et sont souvent redoutées par les individus, c’est par exemple le cas pour les maladies de longues durées.
Les maladies dites « redoutées » sont définies comme étant les maladies qui englobent toutes les pathologies graves non transmissibles (cancers, diabète, Parkinson, maladies cardiovasculaires…), de longue durée et qui entraînent des répercussions sur la qualité de vie des patients, qu’il s’agisse de leur quotidien, de la fréquence des soins, des relations avec leurs proches ou de l’impact psychologique qu’elles induisent.
Si la Sécurité sociale peut couvrir une partie des soins, les patients peuvent manquer de ressources face à cette épreuve de la vie et se retrouvent parfois démunis à la suite des frais annexes liées à la convalescence et des besoins annexes au traitement de la maladie.
Par ailleurs, en France, les affections de longue durée concernent 10,7 millions de personnes mais surtout près de 4 millions de personnes touchées en âge de travailler selon l’Assurance Maladie.
De plus, au niveau national, la Fondation pour la recherche sur le cancer indique dans son dernier rapport que 433 000 cas de cancer ont été diagnostiqués en France en 2023.
Ce chiffre en perpétuelle hausse constitue un enjeu de santé pour les entreprises, d’une part car celui-ci impacte directement leur absentéisme mais aussi car le rôle de l’employeur ne se limite plus uniquement à un volet économique, mais aussi social et environnemental.
En effet, sur la thématique de la santé, les travailleurs sont de plus en plus demandeurs par des actions de prévention émanant de l’employeur, puisque à titre d’exemple, 80% des collaborateurs estiment que leur établissement est légitime à proposer des bilans de santé/dépistage pour prévenir des risques de maladies redoutées (cancers et maladies cardiovasculaires).
Pour répondre à cette demande, à l’instar de la RSE, les employeurs commencent progressivement à mettre en place des dispositifs d’accompagnement des salariés face aux maladies redoutées.
Tout d’abord, les actions émanant de l’entreprise pour lutter contre les maladies redoutées peuvent s’articuler en 3 piliers d’accompagnement : prévention, financier et humain.
Celle-ci se matérialise par des actions de sensibilisation relatives aux maladies redoutées, par exemple en donnant l’accès à des informations et des conseils pour modifier le mode de vie et réduire les risques de maladie grave (pratiques sportives, conseils nutrition etc.)
Ces actions ont deux objectifs pour l’employeur, d’une part pour donner suite à l’obligation de santé et sécurité reposant sur l’employeur, ces dispositifs visent à limiter les risques de maladies professionnels liées aux caractéristiques du métier (3x8, métiers forts exposés aux facteurs de risques) et d’une autre part dans une quête de l’employeur de devenir un véritable acteur de santé pour les travailleurs.
La seconde phase d’actions s’insère à l’issue du diagnostic car cette épreuve difficile nécessite un accompagnement poussé du collaborateur.
Pour cela, l’entreprise peut mettre en place un accompagnement humain et financier :
De plus l’employeur peut procéder à l’adaptation de l’organisation et des conditions de travail, ainsi que des avantages spécifiques réglementaires : maintien de salaire adapté, congé payé supplémentaire, congé proche aidant, …
Outre le volet humain pour agir face aux maladies redoutées, l’employeur peut agir auprès de ses collaborateurs par l’intermédiaire du volet financier.
Ce volet se matérialise par l’instauration de fonds permettant de financer les imprévus liés à la maladie (frais d’aménagement du domicile, embauche aide-ménagère, achat de matériel spécifique).
Cependant, lorsqu’un individu est confronté à une maladie redoutée, son mode de vie se retrouve totalement bousculé même post guérison.
C’est pourquoi l’entreprise peut agir dans un dernier temps sur la réhabilitation du salarié au travail, celle-ci peut se caractériser par un accompagnement post convalescence à travers une aide au suivi médical et une aide à l’élaboration d’un nouveau projet de vie (nouvelle organisation de travail et accompagnement des nouvelles habitudes de vie etc.)
Ainsi, on constate que face aux maladies redoutées, l’employeur dispose bel et bien de plusieurs leviers d’actions pour accompagner ses salariés de plus en plus touchés.
Si ces leviers peuvent être considérés comme annexes aux frais de santé, il n’en demeure pas moins qu’ils restent essentiels face à la maladie. Car si une dernière étude a récemment démontré que 71% de personnes voyaient le cancer comme la maladie la plus grave, 40% des personnes qui en sont touchées sont des actifs.
Ce qui nous laisse imaginer que le rôle de l’employeur ne fera surement que croître au fil des années dans un souci de santé au travail.
Ainsi, pour concrétiser ce nouveau rôle et pérenniser ce nouvel engagement dans le temps, les organisations de travail pourront adopter, au sein d’accords par exemple, de nouvelles dispositions afin de soutenir leurs collaborateurs face à la maladie.
L’instauration de ces normes permettra à toutes les unités de travail de déclencher un processus d’accompagnement commun pour tous les collaborateurs sans aucune différence de traitement et en vue de favoriser les bonnes pratiques au sein de l’organisation de travail.