Quelles sont les conséquences sur les attributions d’actions gratuites ?
La récente adoption de la loi n°2023-11-07 portant sur la transposition de l’Accord National Interprofessionnel (ANI) relatif au partage de la valeur au sein des entreprises marque une étape cruciale dans la régulation des relations entre employeurs et salariés en France.
Cette loi vise à renforcer la participation des employés aux performances économiques des entreprises, notamment à travers des dispositifs tels que la prime de partage de la valeur, la participation aux résultats, l’intéressement, les plans d'épargne salariale et les attributions d'actions gratuites.
L’attribution d’actions gratuites est l’un des dispositifs légaux permettant d’associer les salariés à la performance de leur entreprise :
C’est à l'entreprise que revient de fixer la durée de la période d'acquisition. Celle-ci doit toutefois respecter la durée légale minimale d'un an (sauf en cas d'invalidité du salarié).
Le cumul de la période d’acquisition et de la période de conservation ne peut pas être inférieur à 2 ans.
Les plafonds prévus par l’ article L. 225-197-1 du code de commerce ont été revus à la hausse, favorisant ainsi le recours pour les entreprises à ce dispositif d’actionnariat salarié.
Deux types de plafonds sont applicables dans le cadre d’attribution d’actions gratuites :
Auparavant, le nombre total d’actions distribuées gratuitement ne pouvait pas dépasser 10% du capital social de l’entreprise à la date d’attribution. Ce plafond est désormais porté à 15% du capital social.
Autres cas spécifiques | Ancien plafond | Nouveau plafond |
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PME | 15% | 20% |
Ensemble des salariés bénéficiaires | 30% | 40% |
Introduction d’un plafond intermédiaire de 30% : si les membres du personnel « représentant au moins 25 % au total » de la masse salariale et « au moins 50 % des membres du personnel » sont bénéficiaires. |
Actuellement, les salariés ou mandataires détenant chacun plus de 10% du capital social de l’entreprise ne peuvent se voir attribuer des actions gratuites. En complément, l’attribution d’actions gratuites ne peut permettre aux salariés de détenir chacun plus de 10% du capital social de l’entreprise.
La loi sur le partage de la valeur est venue modifier le code du commerce en mentionnant : « ne sont pris en compte dans ce pourcentage que les titres de la société détenus directement depuis moins de sept ans par un salarié ou un mandataire social ».
Par conséquent, les actions acquises depuis plus de 7 ans ne doivent plus être considérées dans la détermination du plafond individuel.
Nouveauté introduite également pour les sociétés non cotées qui ont la possibilité désormais d’attribuer des actions aux mandataires des sociétés dans lesquelles elles détiennent directement ou indirectement au moins 10% du capital ou des droits de vote (art. L 225-197-1 II, al. 3).
En 2020, 1,3 % des entreprises de 10 salariés ou plus avaient mis en place une opération d’actionnariat salarié et plus de 600.000 salariés en bénéficiaient, dont 460.000 salariés concernés par l’attribution gratuite d’actions (cf. étude sur la place de l’actionnariat salarié réalisée par la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares)).
L’assouplissement des modalités d’attribution des actions gratuites devrait générer une hausse du nombre de salariés et de mandataires sociaux bénéficiaires de plans d’attributions gratuites d’actions ainsi qu’une hausse du nombre d’actions attribuées gratuitement, et ainsi augmenter la proportion du capital des entreprises françaises détenues par des salariés ou des mandataires sociaux. Ceci a pour objectif de renforcer l’implication des salariés dans le développement de leur entreprise.
Les normes comptables requièrent une valorisation de la Juste Valeur des droits offerts aux bénéficiaires à la date d’attribution des instruments fondés sur des actions.
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