3e trimestre 2023
Alors que nous entrons dans le dernier trimestre 2023, nous observons moins de volatilité et d'imprévisibilité sur le marché et, dans de nombreux domaines, les augmentations de taux s'atténuent enfin après 5 ans de hard market. La plupart des régions du monde continuent de connaître cette stabilisation avec des augmentations de taux stables, ou à un ou deux chiffres.
Alors qu’une amélioration des conditions de tarification, de la couverture et de la capacité s’installe dans la plupart des secteurs d’activité, nous constatons des exceptions pour : les projets exposés aux catastrophes naturelles (Cat Nat), les projets/risques et les programmes renouvelables avec une mauvaise sinistralité, les plans de gestion des risques trop peu solides et les protocoles formels de réduction des pertes.
Ces projets connaissent toujours des augmentations de taux à deux chiffres et, parfois, plus important encore, une baisse de la capacité. Des obstacles sont toujours notables à l’échelle mondiale en matière d’indemnisation professionnelle, de responsabilité professionnelle spécifique à un projet plutôt qu’aux programmes annuels, et d’assurance décennale en Europe et aux États-Unis pour l’automobile, avec une capacité limitée prolongée, l’augmentation des taux et des franchises dans la plupart des types de projets où les rétentions auto-assurées deviennent plus courantes, en particulier sur les tranches excédentaires.
Avec le retour sur les marchés de nouveaux acteurs et l’accès à une vaste capacité sur les marchés locaux, londoniens et les autres marchés internationaux, la capacité globale reste solide et nous commençons à constater une concurrence saine parmi les assureurs, ce qui entraîne des résultats positifs pour les clients. Les assureurs locaux concentrent la plupart de leur appétence et de leurs efforts pour s’adapter aux conditions concurrentielles des projets de petite et moyenne taille. En maximisant les franchises locales, les dispositions de coassurance deviennent une pratique courante dans certaines régions pour éviter une approche de réassurance plus coûteuse.
Une capacité supplémentaire a réémergé sur le marché de la responsabilité civile excédentaire aux États-Unis et sur les marchés construction tous risques/risques induits par la construction à Londres, en Asie et en Europe qui s’étaient précédemment retirés, mais qui envisagent désormais un retour après des années d’augmentation combinée des taux et de la rentabilité.
Nous commençons également à constater des augmentations progressives de la taille des branches, certains marchés traditionnels abandonnant apparemment leurs approches frileuses et tentant de prendre en charge certains des risques de petite à moyenne envergure. Cela devrait améliorer la compétitivité perdue au cours des dernières années, mais cela ne s’applique pas toujours à toutes les régions.
Sur les projets de grande envergure et complexes, les assureurs sont toujours réticents à mettre en œuvre et à déployer la pleine capacité d’un plus grand nombre d’acteurs, et une réassurance coûteuse est exigée dans certains cas pour effectuer des placements en cas de réticence à accepter les termes d’assurance primaire, imposant ainsi des conditions générales combinées.
Cela réaffirme notre rôle de conseil sur l’importance de la présentation de la qualité des risques et une structuration réfléchie des programmes.
Les assureurs restent extrêmement prudents avec les clients/projets exposés à des risques de Cat Nat plus élevés, mais se concentrent également sur d’autres risques majeurs tels que les dégâts des eaux, les inondations et les feux de forêt, pour lesquels ils augmentent les franchises, imposent des sous-limites, limitent la couverture et exigent un plan de préparation aux ouragans.
L’industrie a subi les conséquences des tempêtes en fin de saison 2022, entraînant une trajectoire négative pour les marchés de la réassurance, qui ont à leur tour eu un impact sur les prix et l’appétence des assurances Cat Nat dans le monde entier, même dans les zones non endommagées et chez les clients n’ayant pas subi de pertes.
La plupart des assureurs se concentrent sur l’amélioration de leur rentabilité et l’adoption d’une approche de « vue d’ensemble » technique de la souscription, en tenant compte de leur accumulation et de leur réserve de capacité pour les groupes clients ou des programmes annuels/renouvelables offrant de meilleures solutions en matière de partenariats à long terme, ainsi que de la proximité et une connaissance des risques.
Dans le même temps, les assureurs cherchent la croissance, la plupart investissent dans le recrutement et ouvrent des centres sur de nouveaux sites avec des souscripteurs qui possèdent une expertise technique notable dans des secteurs tels que l’infrastructure, l’énergie (en particulier les énergies renouvelables) et les services publics, qui restent un moteur majeur de la production et de l’investissement dans l’ensemble du secteur de la construction.
Comme décrit par nos dirigeants sur les perspectives d’activité dans leurs régions, les dépenses du secteur public restent un moteur clé de l’industrie de la construction, avec des programmes d’investissement bien avancés aux États-Unis, en Europe et en Chine. Selon Global Data[1], la construction d’infrastructures mondiales devrait connaître une hausse annuelle de 6,3 % entre 2023 et 2027, tandis que le secteur de l’énergie et des services publics se développera à un taux moyen annuel de 6,4 %.
Certains projets, bien qu’ils aient presque récupéré des conséquences de la crise COVID-19, subissent encore des retards dans certaines régions, notamment en Amérique latine, influencés par les processus électoraux, les incertitudes politiques et les troubles sociaux, ce qui entraîne une baisse de la confiance de la part des investisseurs internationaux et des organismes de financement.
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