Les « attaques en zone grise », également connues sous le nom de guerre hybride, ont fait leur apparition sur la scène international en 2024, avec les attaques Houthis contre le transport maritime ayant perturbé les chaînes d'approvisionnement mondiales. Elles désignent les efforts visant à faire pression sur des États rivaux en recourant à des mesures autres que la guerre. Il s'agit par exemple de la destruction d'infrastructures critiques, d’attaques cyber à l’encontre d'État, de la militarisation de migrations, du soutien à des acteurs non étatiques violents, de campagnes de désinformation et de sanctions économiques officielles ou non.
Très souvent, les entreprises sont dans la ligne de mire de ces attaques. Par exemple, en novembre 2024, des entreprises européennes d’infrastructure ont vu leurs câbles sous-marins sectionnés pour des raisons encore floues.
Cette édition de l’Index Risques Politiques cartographie les impacts globaux des « attaques en zone grise » dans le monde - à la fois pour les agresseurs et les victimes. Ces attaques semblent s'être multipliées ces dernières temps, avec des motivations variées. L'une d'entre elles est la mondialisation qui a créée des réseaux d’interconnexions étendus entre les pays, et qui en période de tensions, offrent la possibilité « d’attaques en zone grise », en particulier dirigées contre des entreprises mondialisées. Une autre raison est l’avènement des nouvelles technologies qui facilite les « attaques en zone grise », notamment des attaques cyber et attaques de drones. L’utilisation de ces nouvelles technologies sont idéales pour les acteurs qui souhaitent dissimuler leurs motivations, voire leur implication directe.
Nous examinons également les principaux acteurs des « attaques en zone grise » dans les pays émergents. Et notons que ces actions sont susceptibles de continuer à se développer. Cette tendance s’explique en partie par des budgets militaires restreints de ces acteurs qui considèrent ces attaques moins coûteuses et plus complexe à identifier par les États rivaux.
«L'assurance repose sur un langage précis, ce qui fait que les implications d'activités ambiguës en zones grises peuvent être difficiles à traiter.»
Jared Seth | Directeur général, Aviation et Espace, WTW
Jared Seth, de l'équipe aérospatiale de WTW, note que le secteur de l'aviation est de plus en plus confronté à des « attaques en zone grise », notamment le brouillage et l'usurpation d'identité GPS. « L'assurance repose sur un langage précis, ce qui fait que les implications d'activités ambiguës en zones grises peuvent être difficiles à traiter », écrit-il, notant que les sanctions et les menaces nucléaires sont des sujets de préoccupation particuliers.
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