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Gérer les coûts et les risques liés aux régimes d’assurance collective – Éléments à considérer pour 2024

Par Frederick Henes | 12 septembre 2023

Les organisations qui se penchent sur leur stratégie en matière d’avantages sociaux pour 2024 doivent tenir compte de certains éléments pour gérer les coûts et les risques.
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Marché de l’assurance collective au Canada : que nous réserve 2024?

Bien que prédire l’avenir soit complexe pour les promoteurs de régimes, les actuaires spécialisés en soins de santé n’hésiteront jamais à relever un défi! Voici quelques inducteurs de coûts à garder à l’esprit lorsque vous mettrez au point votre stratégie en matière d’avantages sociaux pour 2024.

Votre meilleur atout est votre personnel, mais…

De nombreuses organisations éprouvent des difficultés à attirer et à fidéliser les talents. Le Sondage 2023 de WTW sur les tendances en matière d’avantages sociaux au Canada a révélé que la course aux talents était le principal enjeu (84 %) ayant une incidence sur leur stratégie en matière d’avantages sociaux.

Les mises à pied pendant la période de pandémie, suivies de la « grande démission », puis de l’évolution des attentes des employés ont modifié la disponibilité et le profil des talents de nombreuses organisations. Il est essentiel d’avoir une bonne compréhension de la composition de votre groupe d’employés actuel et, plus important encore, de votre groupe d’employés futur lors de l’établissement de votre budget d’assurance collective. Chaque groupe démographique ayant ses propres besoins, l’incidence sera différente sur les coûts et les stratégies à l’égard de vos régimes d’assurance vie, d’assurance invalidité, de soins de santé et de soins dentaires.

Offrir un plus grand soutien aux employés, plus longtemps?

La pandémie étant pour la majeure partie derrière nous, nous savons maintenant que l’avalanche de demandes de règlement au titre de l’assurance soins de santé et invalidité attendue par tous ne s’est pas concrétisée, bien que les demandes de règlement pour invalidité et soins de santé mentale demeurent élevées. Selon le Sondage 2023 de WTW sur les indicateurs financiers au Canada, les coûts de l’invalidité de longue durée ont augmenté de 8,8 % en moyenne en 2022. Il s’agit d’une légère baisse par rapport aux 9,6 % de l’année précédente[1].

Ce que nous avons appris :

  1. La proportion accrue des invalidités liées à la santé mentale est là pour durer. La dépression et l’anxiété demeurent les principaux diagnostics de santé mentale à l’origine des demandes de prestations d’invalidité.
  2. La durée des invalidités demeure légèrement supérieure aux niveaux passés, probablement en raison des délais de prestation des soins.
  3. Bien que l’incidence des demandes ait augmenté pour certains groupes, les données récentes indiquent qu’elle n’est pas significativement plus élevée que les valeurs observées par le passé.

L’emplacement, le secteur d’activité et les types d’emploi sont tous des facteurs qui peuvent contribuer à la fluctuation du taux d’incidence. Tel que mentionné précédemment, le profil démographique, incluant la répartition selon l’âge et le sexe, influera sur les durées prévues, car elle se reflétera sur les types de diagnostics observés au sein du groupe. Afin de prévoir les coûts et d’établir les budgets avec précision, il est essentiel de fonder les projections sur les données observables qui orienteront votre prise de décisions. Ceci inclut l’utilisation d’hypothèses appropriées, et une soigneuse évaluation de toutes les stratégies qui visent à réduire les coûts.

La fréquence avant la gravité

Le diabète et l’obésité seront deux des principaux inducteurs de coûts en 2024.

De 2000 à 2020, la prévalence du diabète a plus que doublé au Canada[2]. Bien que le coût moyen des médicaments pour le traitement du diabète ne soit pas disproportionné par rapport à d’autres types de médicaments, les augmentations attendues des coûts des médicaments contre le diabète, de l’équipement, des fournitures de mesure de la glycémie, des nouveaux diagnostics ainsi que le vieillissement de la population et les comorbidités devraient être au premier plan lors de la prévision des coûts de votre régime.

Selon l’Atlas des facteurs de risque au Canada (AFRC), édition 2020[3], 26,7 % de la population adulte canadienne est atteinte d’obésité, tandis que 35,9 % est en surpoids. À mesure que de nouveaux médicaments plus efficaces contre l’obésité gagnent en popularité, y compris l’utilisation non homologuée de médicaments contre le diabète, l’utilisation croissante aura un effet sur les budgets consacrés aux avantages sociaux.

Cygnes noirs

Nous avons tous entendu parler d’événements qui n’arrivent qu’une fois dans une vie et qui entraînent de graves conséquences. Les épisodes météorologiques extrêmes que nous avons vécus récemment en sont un exemple. Comme dans le cas des chocs climatiques, il peut sembler que ces événements autrefois rares se produisent de plus en plus souvent. On peut dire la même chose des demandes de règlement à faible fréquence, mais à coût élevé au titre de régimes d’assurance collective.

Prenons l’exemple des médicaments spécialisés. La plupart des nouveaux médicaments actuellement en phase d’essai clinique sont des médicaments hautement spécialisés qui peuvent coûter entre 10 000 $ et 3 000 000 $. Le Sondage 2023 de WTW sur les indicateurs financiers au Canada indique que la proportion de médicaments de spécialité continue d’augmenter, passant de 31 % en 2020 à 35 % des dépenses totales en médicaments en 2022.

Un autre exemple est celui des demandes de prestations d’invalidité de valeur élevée. Personne n’est invincible, et des événements imprévus peuvent survenir à tout moment. À lui seul, un petit nombre de demandes de prestations d’invalidité de valeur élevée peut avoir un effet considérable sur le coût des régimes d’invalidité de longue durée.

Le Sondage 2023 de WTW sur les tendances en matière d’avantages sociaux au Canada a révélé que la gestion du coût des régimes constitue un élément clé sur lequel la plupart des employeurs se concentreront (59 %).

Il existe quelques façons de gérer le risque financier :

  1. L’accepter : Déterminez votre tolérance au risque et, si les demandes de règlement de valeur potentiellement élevée se situent dans des limites raisonnables de votre organisation, assumez ce risque. Fait intéressant, les organisations sont souvent réticentes à l’égard du risque dans le cadre de l’assurance collective, mais elles prennent des risques commerciaux considérables dans d’autres secteurs.
  2. L’éviter : Mettez en œuvre des stratégies pour éliminer ou réduire le risque. Cela pourrait signifier la mise en place d’une prestation maximale (vie, invalidité, soins de santé lorsque cela est permis, etc.). Toutefois, cela pourrait ne pas correspondre à votre stratégie en matière d’avantages sociaux. Les organisations peuvent également gérer le risque de façon proactive grâce à une bonne gouvernance et à une stratégie qui favorisent les comportements et les résultats souhaités.
  3. Le transférer : Transférez le fardeau du risque à quelqu’un d’autre. Il existe de nombreux types d’ententes de mise en commun pour divers avantages sociaux. Il convient alors de procéder à un examen des coûts et des avantages des différentes solutions.

Les promoteurs de régimes continueront de faire face à des défis et à des priorités concurrentes en 2024. Alors que vous réfléchissez à vos priorités pour 2024, quelques éléments sont essentiels à une stratégie couronnée de succès :

  1. Appliquer des observations fondées sur des données pour éclairer la prise de décisions et mesurer les résultats.
  2. Optimiser l’expérience employé, notamment par des initiatives ciblées de communication et de bien-être qui favorisent les comportements souhaités et ont une incidence sur l’utilisation des avantages sociaux.
  3. Mettre en œuvre des stratégies de gestion des coûts pour atténuer les augmentations de coûts lorsque c’est possible.
  4. Lorsqu’il n’y a pas de leviers à utiliser, une analyse approfondie du risque est essentielle pour optimiser les ententes de mise en commun.

Au bout du compte, offrir un bon niveau de protection pour tous les employés tout en assurant la viabilité à long terme restera une question d’équilibre. Toutefois, en prenant des mesures pour atténuer le risque, les promoteurs de régimes peuvent faire pencher la balance en leur faveur.

Notes de bas de page

  1. Sondage de 2023 de WTW sur les indicateurs financiers au Canada Return to article
  2. Système canadien de surveillance des maladies chroniques (SCSMC) Return to article
  3. Atlas des facteurs de risque au Canada (AFRC) Return to article
Auteur

Conseiller en régimes d’assurance collective | Chef Canadien, Croissance et Innovation actuarielle en santé et assurance collective

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