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Actualités de la prévoyance en Suisse : Les caisses de pension entament l’année en bonne santé financière et prêtes à affronter les incertitudes

360°Prévoyance I News

9 Mai 2025

Dans ce numéro, nous commentons les différents éléments et développements du marché qui affectent actuellement les caisses de pension.
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A la suite des rendements d'investissement positifs en 2023, les caisses de pension ont vu leurs réserves encore renforcées par des performances d'investissement encore meilleurs en 2024, tandis que les niveaux d'inflation sont revenus à des niveaux plus conformes à la norme observée sur le marché suisse avant la période récente de tensions inflationnistes de ces cinq dernières années. Sur le plan réglementaire, les électeurs suisses ont rejeté les réformes proposées du système de prévoyance professionnelle (2ème pilier) lors d'un référendum en septembre 2024. Cependant, la réforme générale des retraites demeure un sujet central pour le secteur. Les problématiques à l'origine de la réforme n'ont pas changé et il est donc peu probable que ce sujet disparaisse dans les années à venir. Les rendements obligataires ont poursuivi leur baisse progressive après les hausses marqués de 2022 (la baisse des rendements entraînant une hausse de la valeur des obligations), bien qu’une certaine stabilisation ait été observée au premier trimestre 2025. Les marchés des actions ont poursuivi leur récent essor en 2024, constituant le principal moteur des excellents rendements enregistrés par les caisses de pension suisses cette année-la (avec des performances généralement comprises entre 8% et 10 %), ce qui a permis une amélioration notable des taux de couverture. L'OAK (autorité de haute surveillance) estime que le nombre de caisses de pension suisses en situation de sous-couverture (taux de couverture inférieur à 100 %) a été ramené à moins de 1 % dès la mi-2024 et que le taux de couverture moyen des caisses de pension est passé à 115,6 %. Les rendements positifs du 2e semestre 2024 n’ont fait que de renforcer ces niveaux de financement. Ainsi, fin 2024, les caisses de pension se retrouvaient bien plus souvent confrontées à des réflexions sur la distribution des fonds libres entre assurés actifs et rentiers, plutôt qu’à la mise en place de mesures pour remédier à une situation de sous-couverture.

Dans ce numéro, nous commentons les différents éléments et développements du marché qui affectent actuellement les fonds de pension.

Contexte des marchés financiers

L’année 2024 a vu l’accélération des gains enregistrés sur les marchés financiers en 2023, portée par l’optimisme autour des usages de l’intelligence artificielle et par l’assouplissement progressif des taux d’intérêt par les banques centrales, à mesure que les pressions inflationnistes se sont atténuées. Les événements géopolitiques et macroéconomiques, ainsi que la hausse des prix de l’énergie observée ces dernières années, sont restés des facteurs majeurs, même si leur impact immédiat sur les marchés s’est stabilisé. Sur le plan politique mondial, l’événement principal a été la réélection du Président Trump aux États-Unis, ce qui a, dans un premier temps, soutenu davantage les marchés. En Suisse, avec une inflation maîtrisée dès la fin 2023, revenant à des niveaux plus normaux et passant même sous la fourchette cible de la Banque nationale suisse (BNS) en 2024, celle-ci a procédé à une baisse agressive de ses taux directeurs, passant de 1,5% début 2024 à 0,25% en mars 2025. Cette politique a eu un impact notable sur le marché obligataire, entraînant une diminution des rendements. La figure 1 illustre l'évolution cumulée des investissements des caisses de pension, de l'inflation annuelle et des rendements des obligations d'État à 10 ans au cours des dix dernières années. Il en ressort que :

  • À fin 2024, les actifs des caisses de pension étaient revenus à un niveau proche du sommet atteint fin 2021, bien qu’un léger repli a été observé vers la fin du premier trimestre 2025.
  • Les rendements des obligations d'État sont retombés à des niveaux proches de zéro, voire légèrement négatifs, avant de remonter légèrement à la suite de la mise en place des droits de douane américains et des risques associés de guerre commerciale mondiale.
  • Après près de trois années consécutives d'inflation annuelle supérieure à 2 % en Suisse, celle-ci est descendue à 0,6 % fin 2024 poursuivant sa baisse au début de l’année 2025.
Évolution des rendements suisses, de l'inflation et des rendements des obligations d'État de 2014 à 2024 sous forme de graphique linéaire.
Figure 1: Données sur l'évolution du marché suisse sur 10 ans

Mise à jour du marché financiers début 2025

Au premier trimestre 2025, la Banque nationale suisse (BNS) a été la seule grande banque centrale occidentale à procéder à une nouvelle baisse de ses taux directeurs. Le 20 mars 2025, elle a réduit son taux directeur de 0,25 point de pourcentage, le ramenant à 0,25 %, réaffirmant ainsi sa politique monétaire accommodante. En revanche, la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale américaine (Fed) ont maintenu leurs taux inchangés sur cette période. La Fed a maintenu sa fourchette cible entre 4,25 % et 4,50 %, malgré les pressions politiques, invoquant des incertitudes économiques persistantes et des risques inflationnistes.

Les banques centrales visent à stimuler la croissance économique et à stabiliser les conditions financières en abaissant les coûts du crédit. Dans ce contexte de politique monétaire accommodante, les caisses de pension et les investisseurs sont appelés à faire preuve de flexibilité et à ajuster leurs stratégies afin de s’adapter à un marché dynamique.

Les récentes décisions du président Trump d'imposer d’importants droits de douane sur une large gamme de produits provenant de divers pays ont provoqué une forte turbulence sur les marchés financiers mondiaux. Bien que ces mesures visent à corriger les déséquilibres commerciaux et à soutenir la production nationale, les marchés boursiers anticipent des impacts négatifs à long terme sur l'économie mondiale.

Les caisses de pension sont directement exposées à ces fluctuations de marché. Étant donné que le marché boursier américain détient une part prépondérante de l'indice « MSCI World », les pertes récentes sur les marchés des actions pourraient peser sur la performance des caisses de pension suisses, en particulier si la volatilité persiste ou si la reprise des marchés s’avère lente.

L'incertitude entourant la politique commerciale des États-Unis pourrait continuer d’accentuer la volatilité des marchés financiers. Il est donc encouragé aux caisses de pension et aux autres investisseurs institutionnels de réévaluer régulièrement leurs portefeuilles et de procéder aux ajustements nécessaires afin de diversifier les risques et d’atténuer les impacts potentiellement négatifs. Il reste essentiel de suivre attentivement l'évolution de la situation politique et ses conséquences économiques.

Situation financière des caisses de pension

La plupart des taux de couverture des caisses de pension se sont encore améliorés au cours de l'année 2024. Selon l'OAK, moins de 1 % des caisses de pension étaient estimées en dessous du taux de couverture de 100 % au 30 juin 2024 (contre 7 % à fin 2023). Cela signifie que très peu de caisses de pension se trouvent désormais en situation de sous-couverture nécessitant la mise en œuvre de mesures d’assainissement et un renforcement de la surveillance par l’autorité compétente.. Le taux de couverture moyen de ces caisses de pension est passé de 110 % à fin 2023 à 115,6 % à mi-2024 et aurait encore augmenté à fin 2024. Les taux de couverture cibles des caisses de pension suisses se situent généralement entre 115 % et 120 %, ce qui permet d’affirmer  que, dans l’ensemble, les caisses de pension suisses affichent désormais une situation financière très solide. Cette marge de sécurité au-dessus de 100 % (la réserve de fluctuation de valeurs) a pour objectif de garantir l’attribution de rendements d’intérêts raisonnables aux avoirs des assurés, y compris lors d'années de faibles performances financières, comme ce fut le cas en 2022. Ainsi, la caisse de pension suisse moyenne se trouve dans une position robuste, bien préparée pour faire face à d’éventuelles corrections des marchés financiers, y compris celle déjà survenue au début de l’année 2025.

Les paramètres des caisses de pension enfin en équilibre ?

Le cadre réglementaire des caisses de pension suisses (LPP/BVG) repose en grande partie sur une approche de lissage de la volatilité des paramètres clés de la prévoyance. En voici quelques exemples :

  • Le taux technique utilisé pour l’évaluation des engagements, fixé sur une base à long terme afin d’éviter des fluctuations annuelles en fonction des variations des rendements obligataires du marché.
  • De même, les taux de conversion, qui déterminent directement le montant des rentes de retraite, ne sont généralement ajustés que lorsque le taux technique est modifié (voire encore moins fréquemment).
  • Les intérêts crédités sur les comptes des assurés sont lissés afin que les rendements excédentaires puissent être mis en réserve et utilisés pour garantir des intérêts raisonnables lors des années de faibles ou de mauvais rendements.
  • Les cotisations de risque sont souvent basées sur une estimation à long terme des primes de risque, assurant ainsi une stabilité des coûts pour les employeurs et/ou les employés, indépendamment des fluctuations réelles des primes appliquées par les assureurs.

Ce système a été mis sous pression au cours des vingt dernières années, en raison notamment de la baisse progressive et persistante des rendements obligataires durant les quinze premières années de cette période. La plupart des caisses de pension n’ont pas réduit leurs taux techniques de manière aussi marquée que la baisse des rendements l’aurait suggéré, en raison précisément de cette approche de lissage. Pendant une grande partie de cette période, les caisses de pension suisses ont donc été en quelque sorte en décalage, leurs taux techniques (et généralement leurs taux de conversion) restant supérieurs aux rendements du marché obligataire en baisse constante. Néanmoins, lentement mais sûrement, et en particulier au cours des 5 à 10 dernières années, les conseils de fondation ont dû réagir à cet environnement durable de faibles rendements en abaissant leurs taux techniques, ce qui a mécaniquement augmenté les engagements des caisses de pension (passifs). Cette hausse des engagements a entraîné des pressions sur les taux de couverture, sauf lors des années de fortes performances des marchés.

La période prolongée de baisse des rendements obligataires a pris fin aux alentours de la pandémie de Covid-19, en 2021, lorsque les rendements des obligations d’État suisses à 10 ans sont brusquement passés de -0,5 % à une fluctuation entre +0,5 % et +1,5 %. La majorité des caisses de pension avaient déjà réduit leurs taux techniques à un niveau compris entre 1 % et 2 % avant cette remontée des rendements et ces taux sont restés globalement stables malgré la volatilité observée ces dernières années. Cette situation illustre bien les avantages de l’approche de lissage car il n'y a pas eu de réaction prématurée à la hausse à court terme des rendements obligataires observé vers fin 2022 et début 2023. Grâce à l'approche de lissage, les engagements sont restés relativement stables au cours des cinq dernières années, tout comme les taux de conversion, qui ont un impact direct sur les prestations de retraite des assurés.

Aujourd’hui, il semble que les taux techniques moyens (ainsi que les taux de conversion) soient globalement en adéquation avec les rendements obligataires des dernières années. Des taux d'intérêt techniques (le rendement attendu à long terme de la caisse de pension utilisé pour évaluer les engagements) compris entre 1,5 % et  2 % apparaissent raisonnables face à des rendements obligataires à 10 ans oscillant actuellement entre 0,5 % et 1,0 %. Les caisses de pension suisses ne sont donc plus en train de rattraper la période prolongée de baisse des rendements obligataires et pourraient avoir atteint un équilibre plus stable de leurs paramètres, en lien avec la "nouvelle normalité" des rendements obligataires. Bien entendu, nous ne savons pas s'il s'agit de la "nouvelle normalité" pour les rendements obligataires et il existe de nombreuses incertitudes qui pourraient faire monter ou baisser les rendements à l'avenir. Mais à ce stade, les caisses de pension suisses semblent presque en équilibre. En outre, ces deux dernières années ont été marquées par des fortes performances des actifs, de sorte que la plupart des caisses de pension se trouvent dans une situation financière très solide. Peut-on alors considérer que les caisses de pension suisses sont enfin revenues à l’équilibre sous tous les angles : engagements, taux de conversion et réserves (réserves de fluctuation de valeurs) pour faire face à des chocs comme celui survenu après le «jour de libération » de Trump ? La réponse est probablement un oui prudent, car les chocs de marché restent imprévisibles. Il est néanmoins juste de dire que la plupart des caisses de pension se trouvent aujourd’hui dans la position la plus solide qu’elles aient connue depuis vingt ans pour affronter d’éventuelles turbulences futures.

Retraités et répartition des excédents d'actifs

Comme indiqué ci-dessus, la situation financière des caisses de pension était généralement très solide à fin 2024, avec de nombreuses caisses étant proches ou ayant déjà atteint leur réserve de fluctuation de valeurs cible (réserve idéale pour absorber les variations de marché). Le choc récent du marché boursier en 2025 a quelque peu détérioré ces positions, mais la majorité des caisses de pension demeure bien capitalisée. Cette situation s'est produite à plusieurs reprises au cours des 20 dernières années, mais il existe actuellement une différence significative : alors que l'inflation cumulée était pratiquement nulle entre 2008 et 2021, les prix ont augmenté de près de 7 % au cours des quatre dernières années. Cela signifie que non seulement de nombreuses caisses disposent désormais des moyens financiers pour procéder à des ajustements de rentes, mais également qu’un tel ajustement devient nécessaire face à l’augmentation significative du coût de la vie.

L'un des inconvénients du système de retraite à paramètres lissés mentionné ci-dessus est qu'en cas de changement fondamental du marché, comme cela s'est produit au cours des 20 dernières années avec la baisse des rendements obligataires (qui a finalement réduit les taux de conversion pour les nouveaux retraités), il existe des différences significatives dans les niveaux de rentes accordées aux retraités en fonction de la date à laquelle ils ont pris leur retraite. Les taux de conversion ont chuté de près de 15 % en moyenne sur 10 ans et, par conséquent, même au sein du groupe des retraités au cours de cette période, les niveaux des pensions de retraite ont été très différents. Par exemple, les assurés partis récemment à la retraite bénéficient d’un rendement implicite moyen à vie légèrement supérieur à 2 % par an, tandis que ceux partis il y a plus de dix ans profitent d’un rendement implicite supérieur à 3 % par an. Cela conduit à une situation où des retraités ayant quitté la vie active il y a plus de 5 à 10 ans perçoivent des rentes nettement plus élevées que celles des retraités des 5 dernières années, et pourtant, les caisses de pension envisagent aujourd’hui d’accorder des augmentations de rentes à l’ensemble des retraités.

La question est de savoir quelle approche ces caisses de pension doivent adopter pour garantir un traitement équitable entre les assurés actifs et les différents groupes de retraités, sachant que les intérêts crédités aux membres actifs ont souvent été inférieurs à ceux effectivement répercutés sur les anciens retraités via des taux de conversion historiquement plus élevés. Jusqu'à présent, les solutions mises en oeuvre étaient généralement simples : soit aucune indexation des rentes, soit verser un montant unique à titre exceptionnel, souvent une somme forfaitaire, en guise de geste envers les retraités. Ces mesures n'avaient qu'un impact financier marginal, sans commune mesure avec l'augmentation permanente des rentes. Dans le contexte actuel de taux de couverture élevés, les caisses de pension seront davantage enclins à envisager d'accorder des ajustements plus significatifs en faveur des retraités actuels. ll serait judicieux pour ces fonds de documenter leur décision en s'appuyant sur un modèle de répartition des rendements effectifs entre assurés actifs et retraités, mais aussi entre les différentes générations de retraités. L'objectif serait d'éviter la création de "super perdants", c’est-à-dire les nouveaux retraités ayant subi des intérêts faibles durant leur phase active, un taux de conversion réduit à la retraite, et recevant ensuite les mêmes augmentations que d'autres retraités antérieurs axant profité de conditions nettement plus avantageuses.

Certains caisses de pension sur le marché ont déjà commencé à appliquer des modèles de distribution de ce type pour les augmentations de rentes, par exemple en limitant, voire en supprimant, les revalorisations pour les retraités partis il y a longtemps avec des taux de conversion plus élevés. Toutefois, ces initiatives restent minoritaires, la plupart des caisses n’ayant pas encore mis en place de véritable stratégie de répartition différenciée. La définition d'une stratégie de répartition n'est pas un processus simple et il convient de la tester en envisageant différents scénarios afin d’évaluer sa pérennité. Le suivi et la gestion de ces modèles peuvent également s’avérer techniques et lourds, en fonction du degré de précision recherché. Les conseils de fondation devront trouver un équilibre entre praticité et équité lorsqu'ils décideront d’adopter (ou non) un tel modèle de répartition. Il s'agit d'un défi majeur auquel seront potentiellement confrontés toutes les caisses de pension suisses dans les années à venir, alors que le secteur n'a pas encore trouvé de solution simple, opérationnelle et facilement communiquable aux assurés et retraités. Cette problèmatique risque de s'aggraver si l'inflation reste modérée comme ces dernières années, et pourrait devenir critique en cas de période d'inflation plus élevée comme celle qu'ont connue d'autres pays occidentaux au cours des 5 à 6 dernières années (la Suisse n'a connu qu'une inflation modeste au cours de cette période).

Marché des fondations collectives – Assurances complètes et plan 1e

Une autre réflexion dans le contexte du nouvel environnement de marché concerne l'évolution des tendances en matière de véhicules de prévoyance utilisés par les entreprises, notamment :

  • La tendance à s’éloigner du modèle des fondations collectives en assurance complète, illustrée par la sortie d'AXA de ce marché.
  • Tendance progressive vers des plans plus 1e (souvent perçus comme une stratégie de réduction des risques du point de vue des entreprises).

L'une des principales raisons de la sortie d'AXA du marché de l'assurance complète, et de l'abandon par de nombreuses entreprises de ce type de solution, a été la période prolongée de faibles rendements obligataires (les assureurs étant contraints d'investir majoritairement en obligations). Bien que cette tendance de désengagement devrait se poursuivre, même à un rythme plus modéré, il est désormais clair pour la plupart des acteurs qu'à long terme, un portefeuille d'actifs diversifié comprenant des actions, de l’immobilier et d'autres classes d'actifs alternatifs offre de meilleures performances qu’un portefeuille constitué uniquement d'obligations au bénéfice des assurés. Nous estimons que les assurés (et leurs employeurs) resteront conscients de cette réalité à long terme. Ainsi, les entreprises soucieuses d'offrir une solution de prévoyance offrant le meilleur rapport qualité-prix pour leurs collaborateurs continueront, de manière générale, à rechercher les solutions les plus adaptées.

La montée en puissance des plans de prévoyance à cotisations définies (CD) de type 1e s'explique en partie par le fait que les entreprises souhaitent réduire le risque de leurs bilans en matière de prévoyance conformément aux normes IFRS et US GAAP (les plans suisses classiques de type cash balance sont considérés comme des régimes à prestations définies, tandis que les plans 1e n'impactent pas le bilan comptable). En raison de la position solide des caisses de pension et des rendements relativement plus élevés des obligations d'entreprises ces dernières années, les bilans des plans de prévoyance des entreprises se sont considérablement améliorés et de nombreux bilans des plans de prévoyance d'entreprises suisses sont excédentaires, ce qui a réduit considérablement la pression sur ces dernières. On pourrait que cette amélioration réduirait l'intérêt des entreprises pour la mise en place de plans 1e. Au contraire, nous pensons que cette tendance va se maintenir, car d'autres facteurs motivent l'adoption de ces plans, notamment :

  • Un design plus moderne, conforme aux autres systèmes de prévoyances développées dans le monde.
  • Une demande croissante des assurés pour davantage de flexibilité et de personnalisation, en fonction de leur profil d'investissement personnel (les collaborateurs choisissent des options d'investissement en fonction de leur situation personnelle et de leur appétence au risque).
  • Une offre plus importante sur le marché du 1e avec des solutions digitales performantes et des options innovantes permettant de convertir ces plans 1e en solutions de retraite après 65 an.

À quoi faut-il s'attendre à l'avenir?

L’année 2025 a débuté dans un climat d’incertitude, après des rendements initiaux positifs rapidement annulés par le choc provoqué sur les marchés par l’annonce soudaine de droits de douane par l’administration Trump. Les rendements des actifs des caisses de pension se situent généralement entre 0 % et -1 % pour le premier trimestre 2025, avec une nouvelle baisse des marchés suite à l'annonce des tarifs douaniers. Cela met un frein aux positions financières solides des caisses de pension depuis le début de l'année, mais il s’agit en aucun cas d’une catastrophe. En effet, les corrections de marché font partie des cas attendus, et la majorité des caisses de pension suisses ont constitué des réserves de fluctuation robustes précisément pour faire face à ce type de contexte. Ainsi, même si cette correction devait se prolonger ou s’intensifier, les caisses devraient conserver des positions financières raisonnables. Néanmoins, les caisses de pension doivent encore relever de nombreux défis pour maintenir et améliorer la sécurité financière de leurs assurés, notamment : la gestion des risques liés à l’adéquation actifs-passifs, la navigation dans la complexité du nouvel environnement d'investissement axé sur les critères ESG, la réflexion sur des mécanismes potentiels d'ajustement générationnels des rentes et le respect des exigences accrues en matière de gouvernance. Nous prévoyons d'actualiser ce document au cours de l'année à venir afin de continuer à offrir une vision claire de l’évolution du contexte pour les caisses de pension suisses.

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Head of Investment Switzerland

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