Baromètre Absentéisme – Rapport 2022
PARIS, Juin 24, 2022 – Pour la quatrième année consécutive, le cabinet de conseil et courtage en assurances, WTW en France, présente les résultats de son étude sur l’absentéisme. Ce travail a été réalisé à partir de l’observation de plus de 340 000 salariés issus de près de 650 entreprises du secteur privé sur une période de 5 ans et de l’analyse d’une enquête auprès de plus de 1000 salariés, menée en début d’année. Avec une augmentation de l’ordre de 37% depuis 2017, l’année 2021 conforte cette tendance à la hausse qui s’explique notamment par l’usure des collaborateurs face aux effets de la crise sanitaire sur leurs conditions de travail. Ce taux d’absentéisme s’élève ainsi à 4,6% en 2021 contre 5,04% en 2020. Cet infléchissement sur une année - présent parmi tous les indicateurs - ne doit cependant pas cacher la dynamique de fond existante depuis 5 ans à savoir que les salariés sont davantage exposés à l’absentéisme.
La nouvelle étude 2022 du cabinet WTW en France met en exergue la tendance observée ces dernières années, à savoir un taux d’absentéisme qui est en constante augmentation et qui s’est accentué pendant lala crise sanitaire. Cette hausse est de l’ordre de 37% depuis 2017 et de 15% spécifiquement entre 2019 et 2021.
S’établissant à 4,6% en 2021, l’absentéisme a donc touché 31% des salariés français ayant au moins déposé un arrêt de travail au cours de l’année. La période de Covid-19 a pour sa part été à l’origine d’une hausse de 18% entre 2017 et 2021. Globalement, la durée d’absence poursuit son augmentation puisqu’elle s’élève à environ 54 jours (+ 16% entre 2017 et 2021).
L’étude de l’année dernière précisait déjà que le dispositif d’indemnisation des arrêts dérogatoires pour motifs d’enfants non scolarisés, de personnes vulnérables ou encore de proches de personnes vulnérables, mis en place durant la crise sanitaire, avait été le facteur prépondérant de l’augmentation des arrêts maladie (+ 25 % en 2020). En 2021, la part des arrêts longs a continué à augmenter, représentant près de 60% des jours d’absences (vs 61% en 2020).
Enfin, concernant le type d’arrêt, l’étude indique que l’absentéisme pour maladie s’élève à 83% contre 17% pour les accidents de travail.
Incontestablement l’absentéisme touche inégalement les genres, les tranches d’âge et les secteurs d’activité :
Le contraste entre les hommes et les femmes se confirme depuis l’étude de 2019, avec un absentéisme qui est 40% plus important chez les femmes. En effet, le taux d’absentéisme s’élève en 2021 à 5,8 % chez les femmes alors qu’il est de 4% chez les hommes. Depuis 2017, l’évolution est similaire entre les 2 populations, avec un absentéisme en augmentation de 38 % chez les hommes et de 34 % chez les femmes.
L’étude WTW en France révèle aussi une dégradation de l’absentéisme sur toutes les tranches d’âge, avec une accélération chez les jeunes. L’absentéisme auprès de cette population a progressé de 54% en 5 ans contre une hausse comprise entre 25% et 35% sur la même période pour les autres tranches d’âge. C’est également la seule tranche qui n’a pas vu son taux d’absentéisme baisser par rapport à 2020. Bien que les salariés de plus de 50 ans demeurent les plus impactés par l’absentéisme (6,5% en 2021), il convient néanmoins de souligner qu’il s’agit d’une légère baisse depuis 2020 (-0,5%). Viennent ensuite les collaborateurs âgés entre 40 et 49 ans (+4,5%) puis ceux âgés entre 30 et 39 ans (+4%). Concernant cette dernière tranche d’âge, l’absentéisme continue de se dégrader enregistrant une hausse de 14% en 5 ans.
Comme en 2020, toutes les régions de France sont concernées par l’absentéisme. Avec une croissance de 21%, le Grand Est fait figure de champion de France de l’absentéisme (+6,4%). La Bourgogne France Comté (+5,6%) et les Hauts de France (+5,5%) se situent respectivement à la deuxième et troisième place. L’Occitanie, la Bretagne et l’Ile-de-France sont les régions les moins impactées. S’agissant de l’Ile-de-France (+3,8%), le nombre important de CSP+ parmi les salariés explique en partie cette dynamique bien que WTW en France alerte sur une augmentation de 15% depuis 2019.
Du fait de la pénibilité de certaines professions et de l’impossibilité de télétravailler à domicile, l’absentéisme s’est accru de 42 % chez les non-cadres entre 2017 et 2021. Suite à la crise sanitaire, cette hausse s’établit à 20% entre 2019 et 2021. Un taux qui est seulement de 9% chez les cadres sur cette même période.
Les secteurs les plus touchés par l’absentéisme sont, comme les années précédentes, les établissements de santé (9,02%), le transport/logistique (7,07%) et la distribution (6,16%). A l’instar des autres indicateurs (âge, genre, professions…), quasiment toutes les professions font état d’une baisse significative de l’absentéisme entre 2020 et 2021. La fin des vagues de confinement et l’allégement des règles sanitaires expliquent ces tendances. Seuls deux secteurs n’ont pas vu baisser leur absentéisme entre 2020 et 2021 : le BTP (+0,10%) et le secteur automobile & équipement (+0,29%). Les secteurs de l’Immobilier, des sociétés de Conseil, de la Communication & des Technologies de l’information sont les moins impactés par l’absentéisme.
Enfin, du côté de la taille des entreprises, l’étude révèle que les PME et les ETI semblent toujours pâtir des effets du COVID. Malgré un infléchissement généralisé entre 2020 et 2021, l’évolution de l’absentéisme depuis 2019 est moins importante chez les grandes entreprises (+12%) que les ETI et les PME (+18%).
« La tendance observée ces dernières années perdure pour l’ensemble des indicateurs : le taux d’absentéisme, le nombre de salariés en arrêt au moins une fois dans l’année, le nombre moyen de jours d’absence ainsi que la fréquence d’arrêt sont tous en augmentation depuis 2017. Bien que les collaborateurs non-cadres et les femmes restent les plus touchés, certaines populations doivent être surveillées telles que les jeunes de moins de 30 ans, que ce soit pour inverser la courbe de leur absentéisme ou pour mettre en place des dispositifs afin de les attirer et les retenir. De même, les salariés des établissements de santé devront être suivis en raison des conséquences de la pandémie qui continueront de se répercuter sur leurs conditions de travail.
L’étude WTW en France met en évidence qu’une bonne politique de bien-être de l’employeur reste un facteur important pour réduire les risques d’absentéisme. Selon nos estimations, pour une entreprise de 1 000 salariés avec un salaire moyen de 30 K€ par an et un taux d’absentéisme de 5%, le coût complet pour l’employeur se situe entre 1,5 et 3 M€ par an. Enfin, notre enquête inédite – réalisée auprès de 10 382 collectivités et 290 000 agents publics – confirme qu’aucun corps n’échappe à cette tendance même si des disparités existent selon les professions, la localisation ainsi que les profils des employés. », analyse Noémie Marciano, Directrice Actuariat et Directrice du placement Health & Benefits, WTW en France.
Méthodologie : Baromètre absentéisme. Rapport 2022
Étude réalisée auprès de plus de 340 000 salariés issus de près de 700 entreprises du secteur privé sur une période de 5 ans et de l’analyse d’une enquête auprès de plus de 1000 salariés, réalisée en début d’année.
Méthodologie : Enquête absentéisme dans les collectivités territoriales 2022. Observatoire 2022 sur les données 2021
Cette étude quantitative s’appuie sur les données collectées en maladie ordinaire et accident de travail déclarés par les collectivités assurées auprès de WTW France. L’analyse porte sur un panel de 10 382 collectivités employant 290 000 agents affiliés à la CNRACL.