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Jean-Jacques Fradet, Chief Information Officer de Gras Savoye Willis Towers Watson
Vous venez de sortir votre premier ouvrage en novembre dernier, Belleville Mamie Blues (Edition L’Harmattan, collection « Graveur de mémoire »), comment vous est venue cette passion pour l’écriture ?
“J’ai toujours eu le goût de l’écriture et des mots. Ils me sont indispensables pour me projeter, développer des idées, les malaxer, et les faire murir. De là, à franchir le pas et écrire un livre, il y avait un fossé. Le manque de temps m’a souvent servi d’excuse pour me lancer, mais je crois surtout que je n’étais pas prêt, tout simplement. Pas prêt à me livrer publiquement, sans doute pas prêt à me confronter à l’échec de ne pas trouver d’éditeur, pas prêt aussi à investir autant de temps pour un résultat aléatoire.
Il a fallu une conjonction d'événements personnels et professionnels pour qu’enfin, je couche les premières lignes de ce qui deviendrait « Belleville Mamie Blues ». “
Qui sont les grands auteurs qui vous ont inspiré et ont participé à votre formation de futur écrivain?
“Dire qu’ils m’ont formé à être écrivain serait présomptueux car je ne pense pas en être un au sens où vous le sous-entendez, mais tant m’ont fait voyager ou réfléchir.
Dans le désordre et sans aucune notion de préférence : S Zweig, A Camus, Hemingway, Zola, Pagnol, Primo Levi, et mes livres chocs de cette année : « Le Maitre et Margueritte » de Mikaïl Boulgakov et « Nuit » de Edgar Hilsenrath”
Qu’est-ce qui vous a fait franchir le cap et vous lancer dans la rédaction d’un roman « autobiographique » ?
“Sans doute l’approche de la cinquantaine et le désir de transmettre en premier à mes trois filles la culture yiddish de leur grand-mère qui sans cela finira par s’éteindre. J’ai écrit : « Je ne veux pas être le dernier à ne pas les oublier », je crois que cela résume tout.”
Quelques mots pour donner à nos lecteurs envie de découvrir votre livre ?
“Il y a un triple prisme pour aborder le livre. Le premier qui constitue le fil rouge de l’histoire s’articule autour de la vie de ma grand-mère qui a traversé le vingtième siècle, avec ses drames, ses évolutions depuis un shtetl du fin fond la Pologne pour atterrir à Belleville. Le second prisme est celui de l’histoire de Belleville, mon quartier de naissance à Paris mais aussi celui de mes aïeux puisque quatre générations m’ont précédé en cet endroit. L’histoire de Belleville et de sa culture populaire s’enroule et s’imbrique autour de celle de ma grand-mère pour finir par se rejoindre et se confondre. Le troisième prisme est mon « cold-case » sur un secret de famille que je découvris à sa mort en 1993 et qui me poursuit encore aujourd’hui. Ce livre est mon enquête.”
Et enfin, comment conciliez-vous le temps que vous consacrez à l’écriture, le travail en situation remote et votre vie personnelle ?
“Tout d’abord en évitant de perdre du temps avec les tâches superflues indépendamment que le travail soit distanciel ou présentiel et ne jamais faire de présentéisme, faire confiance et déléguer à des collaborateurs autonomes, responsables et compétents. On peut écrire partout, à n’importe quel moment, même pendant quinze minutes. C’est une évasion immédiate et bienvenue.”