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Tendances du marché de l’assurance : retour d’expérience sur les renouvellements au 1er juillet 2022

9 Août 2022

Depuis les derniers renouvellements, l’environnement dans lequel nous évoluons a connu des bouleversements importants; il nous a paru opportun de livrer quelques éléments d’analyses.
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Depuis le 1er janvier et les derniers renouvellements, l’environnement dans lequel nous évoluons a connu de nouveaux bouleversements importants : des événements politiques tels que le conflit Ukraine-Russie, des événements climatiques (vague de chaleur, sécheresse, etc.), de fortes perturbations sur les supply chain du monde entier, le manque de disponibilité des matières premières, ou encore le retour en force de l’inflation.

A travers notre rôle de courtier, il nous a paru opportun de livrer quelques éléments d’analyses sur la période des renouvellements du 1er juillet, à l’aune de ce contexte fortement bouleversé, et de décrypter les premières tendances pour les renouvellements 2023.

Décryptage des tendances par branche d’assurance

Responsabilité civile

La première session des renouvellements 2022 a démontré que les budgets sont encore à la hausse (entre 5 et 15 %), avec assez peu d’assouplissements. Certains secteurs d’activités comme l’industrie minière, l’énergie et les fournisseurs d’énergie sont plus touchés que d’autres par ces conditions. L’inflation joue également un rôle important, avec une revalorisation des statistiques antérieures des polices de responsabilité en y intégrant l’inflation. Autre élément important, l’inflation sociale qui bouscule aussi les budgets, principalement aux Etats-Unis et au Canada, avec pour conséquence une augmentation des coûts. Concernant la RCAE, on note une situation stable qui s’accompagne néanmoins de nouvelles exclusions, telles que les expositions liées au conflit Ukraine-Russie.

Dommages

Concernant les dommages, les évolutions tarifaires et de capacités se stabilisent. On observe néanmoins une vraie difficulté émergeante, concernant l’appétit des assureurs à l’égard des nouvelles technologies liées au climat (panneaux solaires, véhicules hydrogène, etc.), ce qui est paradoxal avec leur positionnement contre les activités polluantes.

Par ailleurs, nous constatons que l’indice du risque industriel a augmenté de 8,4 % au 1er juillet 2022 (sur 12 mois glissants) due à une augmentation des indices sous-jacents qui le composent comme le coût de la construction ou le coût horaire du travail. Les primes des polices indicées seront donc automatiquement revalorisées et les assureurs seront très attentifs à ce que l’inflation soit bien prise en compte pour les polices non-indicées. En effet, les assureurs s’apprêtent à comparer l’évolution des assiettes de capitaux entre deux exercices consécutifs, avec des demandes de suppression de la dérogation de la règle proportionnelle des capitaux s’ils ont un doute sur la robustesse des capitaux présentés.

Dans le cas de programmes internationaux, la vigilance est de mise en raison de l’inflation différente d’un pays à l’autre, ce qui aura un impact sur les taux de change pour la déclaration des capitaux, les appels de prime ou le règlement des sinistres. Les assureurs seront donc très attentifs à la congruence des monnaies utilisées entre capitaux, primes et sinistres.

Aspect positif : on observe une amélioration sur le front des LTA (Long Term Agreement) avec généralement un maintien des taux d’une année sur l’autre.

Lignes financières

Concernant les lignes financières dites traditionnelles (RCMS, fraude, etc.), les résultats sont plus positifs avec des majorations beaucoup plus modérées en première ligne et une stabilisation des taux voire une baisse dans certains en excess. Nous nous orientons vers une stabilisation du marché et on observe également à un retour à la volonté de croissance des portefeuilles des assureurs, dans un contexte où la concurrence fait à nouveau son apparition.

Les risques cyber ont connu, quant à eux, des majorations importantes au cours de ce premier semestre 2022, qui restent néanmoins moins importantes que celles du premier semestre 2021. La frilosité des assureurs concernant les risques cyber reste présente, renforcée par le contexte géopolitique, ce qui les conduit à se positionner uniquement en Excess pour beaucoup d’assureurs, avec des points d’attachement très élevés de 30 à 50 millions d’euros minimum pour certains, des capacités réduites de l’ordre de 5 à 10 millions par risque, et des montants de franchises plus élevés.

Le sujet ESG / RSE est là aussi très présent avec des questions posées par les assureurs dans le cadre des renouvellements, notamment pour la RCMS, eu égard à l’exposition des dirigeants à ces sujets (défaut de communication, communication erronée concernant l’impact des problématiques RSE sur la performance opérationnelle et financière de leur société, etc.).

Construction

La branche construction est directement impactée par l’augmentation de l’inflation en lien avec la pénurie des matériaux, qui est anticipée de l’ordre de 15 % par les assureurs. Mathématiquement, il faudrait qu’ils augmentent leur réserve de 8 fois ce qu’elles sont actuellement. C’est bien sûr impensable mais cela traduit bien la pression subie par les assureurs dans ce contexte. La question est alors de savoir quels assureurs décennaux vont accepter de rogner leur marge de solvabilité pour ne pas répercuter l’impact de l’inflation sur leurs clients ?

Deux mots clés émergent : dialogue et anticipation. Notamment pour les risques longs, la maîtrise du risque par les assureurs est essentielle, et il est donc crucial de bien expliquer les projets technologiques mis en œuvre par les constructeurs et les contraintes auxquelles ils font face.

Crédits et risques politiques

L’assurance-crédit à court terme est finalement peu impactée par le conflit Ukraine-Russie et voit ses tarifs se stabiliser, voire baisser. Mais il faut noter que la tarification avait beaucoup augmenté avec la crise du Covid dont la sinistralité a été bien meilleure que prévu grâce au soutien des Etats. Toutefois, dans un environnement de ralentissement de l’économie, les assureurs risquent de se montrer plus prudents et de sélectionner les risques plus strictement.

Concernant les crédits à plus long terme et les risques politiques, les dommages physiques aux biens en cas de guerre créent une forte exposition des assureurs en lien direct avec le conflit en Ukraine. Cette exposition aura pour conséquence la baisse de la profitabilité des assureurs sur les années de matérialisation des sinistres. Nous voyons donc ces assureurs être beaucoup plus sélectifs dans leur prise de risques dès maintenant.

Autre aspect qu’il est important de mentionner : contrairement à d’autres branches, les assureurs crédit démontrent un fort appétit à l’égard des projets ESG liés aux énergies renouvelables, avec des financements de longue durée.

A l’issue de cette période de renouvellement au 1er juillet, les regards se portent désormais sur les renouvellements du 1er janvier, et pour en savoir plus, nous vous invitons à regarder le replay de la Conférence des marchés du mardi 13 septembre.

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